Le spécialiste de l’Irak, Andrew M. Cockburn, met en garde les lecteurs du Los Angeles Times à propos des projets de démantèlement de l’Irak. Il dément chaque argument visant à présenter l’Irak comme une mosaïque de groupes ethniques distincts et souligne que les Britanniques firent en leur temps les frais d’une tentative de partition.

Brenda Schaffer assure dans le Christian Science Monitor qu’il est tout à fait normal que les relations entre les États-Unis et la Géorgie soient déterminées non pas par le secrétaire d’État, mais par le secrétaire à la Défense. La Géorgie représente un intérêt stratégique pour les États-Unis, aussi bien face à la Russie qu’en matière pétrolière. On est prié de croire que la récente révolution est un mouvement spontané et que la visite cette semaine à Tbilissi de l’oligarque russe Boris Berezovsky est fortuite. Disposant d’un passeport britannique spécial, il n’a pas été arrêté par les autorités géorgiennes, malgré la demande d’extradition russe à son encontre.

Le milliardaire George Soros revendique dans le Washington Post les dons importants qu’il vient d’offrir pour la campagne électorale des démocrates. Ils ont été faits dans le respect des règles de droit et, malgré leur importance, ne sont de toute manière pas comparables aux sommes collectées par le parti républicain auprès des chefs d’entreprise états-uniens. Surtout, ces dons n’ont pas pour but d’acheter à l’avance les faveurs d’un parti, ni même de promouvoir un candidat particulier, mais uniquement de faire échec à la réélection de George W. Bush, qui menace la paix.

Kate Allen d’Amnesty International s’interroge dans le Guardian sur l’attitude du Commonwealth en matière de Droits de l’homme. Sanctionner le président zimbabwéen Robert Mugabe, c’est bien, mais ne pas faire « deux poids, deux mesures », ce serait mieux. En effet, il n’est pas le seul chef d’État critiquable et ne s’en prendre qu’à lui pourrait laisser croire à des mobiles inavoués, comme le refus de sa réforme agraire. D’autant que la décision du Commonwealth coïncide avec l’annonce, mercredi 3 décembre, par le FMI de son possible retrait du Zimbabwe.

Le politologue Dominique Moïsi analyse dans l’International Herald Tribune la montée de l’antisémitisme en Europe. Pour lui, ce n’est pas tant la recrudescence d’attaques physiques qui est à craindre qu’un climat délétère. Cette opinion ne se fonde pas sur des données objectives, mais sur un sentiment qui serait partagé par la communauté juive française et que nourrissent des publications militantes. Cette tribune est publiée dans le contexte d’une nouvelle polémique sur un rapport commandé par l’Union européenne, mais non publié. Pour le Congrès juif mondial, l’Union a pris peur et n’a pas osé regarder en face le diagnostic qui lui était présenté. Mais pour d’autres, le rapport a été rejeté parce qu’il était méthodologiquement discutable et sa diffusion officieuse ne fera qu’ajouter à la confusion. Quoi qu’il en soit, Dominique Moïsi valide le message de cette campagne : si actes antisémites il y a, ils seraient le fait de populations musulmanes et seraient liés à leur perception du conflit israélo-palestinien. Une affirmation moult fois répétée, mais toujours pas démontrée sociologiquement.