1. A la réunion au Sommet qu’ils ont tenue à Prague l’an dernier, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Alliance ont exprimé la conviction que des forces militaires efficaces, élément clé d’une stratégie politique globale, sont indispensables pour sauvegarder la sécurité et la stabilité euro-atlantiques. Ils ont fixé un agenda exigeant pour la poursuite de la transformation des capacités militaires de l’OTAN. Nous avons fait le point sur les résultats obtenus jusqu’ici et avons donné des instructions pour la suite des travaux.

2. A Prague, les dirigeants de l’Alliance sont convenus de créer la Force de réaction de l’OTAN (NRF). Des progrès remarquables ont été accomplis dans sa mise en place. Des conférences sur la constitution de la Force se sont tenues pour les premières rotations. Nous nous félicitons des contributions apportées par les pays à ces premières rotations. La toute première rotation de la force, qui doit servir en grande partie de prototype tout en fournissant une capacité initiale, a été inaugurée à la mi-octobre, et elle a mené avec succès son premier exercice le mois dernier en Turquie. Cela représentait un jalon dans l’effort exigeant, mais important d’un point de vue opérationnel, qui est déployé pour constituer une force à haut niveau de préparation et de capacités à même de contribuer à la gamme complète des missions de l’Alliance et aussi de servir de catalyseur pour des améliorations continues de nos forces. Les travaux sur la NRF et les travaux correspondants menés dans le cadre de l’Objectif global de l’UE doivent se renforcer mutuellement, dans le respect de l’autonomie des deux organisations.

3. A Prague, les chefs d’Etat et de gouvernement ont demandé de rationaliser la structure de commandement de l’Alliance. La mise en place de la nouvelle structure a commencé en juin dernier, avec l’activation des deux Commandements stratégiques interdépendants, le Commandement allié "Transformation" et le Commandement allié "Opérations". Le Commandement allié "Transformation", y compris sa composante européenne, se met en place en tant que commandement totalement nouveau dont la réussite sera essentielle pour les futurs efforts de transformation au sein de l’Alliance et qui devra disposer des ressources appropriées. Le Commandement allié "Opérations" a maintenant la responsabilité exclusive de la conduite de toutes les opérations de l’Alliance. Les deux Commandements stratégiques ont assumé leurs nouveaux rôles en avance sur le calendrier, et la constitution des éléments subordonnés se poursuit rapidement. Le processus de mise en œuvre sera achevé pour l’été 2006. Nous sommes déterminés à faire en sorte qu’il en résulte une structure de commandement plus légère, plus souple, plus efficace et déployable, qui soit mieux à même de conduire les opérations militaires futures et qui permette des économies significatives sur les dépenses de personnel et d’autres dépenses.

4. L’Engagement capacitaire de Prague (PCC) a été adopté lors du Sommet afin d’améliorer les capacités militaires et d’en développer de nouvelles pour la guerre moderne dans un environnement caractérisé par un haut niveau de menace. Des progrès ont été réalisés en vue de la concrétisation des divers engagements nationaux spécifiques - il en existe plus de 400 - bien qu’il reste beaucoup à faire. Il est particulièrement nécessaire d’accorder une plus grande attention à la réduction des insuffisances dans les domaines de l’appui tactique et du soutien logistique du combat, y compris en examinant les possibilités de partage et de spécialisation des rôles, car ces insuffisances peuvent limiter l’aptitude de l’OTAN à déployer des forces et à mener des opérations pendant la durée voulue. Un certain nombre d’efforts multinationaux importants sont aussi accomplis dans le cadre du PCC pour permettre à des groupes d’Alliés de se doter de capacités correspondant à un besoin critique qu’il leur serait difficile voire impossible de mettre en place à eux seuls. Nous souhaitons particulièrement que de nouveaux progrès soient faits sur les projets multinationaux prometteurs concernant le transport aérien stratégique, le transport maritime stratégique et le ravitaillement en vol, qui sont menés respectivement sous la direction de l’Allemagne, de la Norvège et de l’Espagne et nous nous félicitons de la signature ce jour même de l’Arrangement multinational de mise en œuvre sur le transport maritime stratégique. Des efforts multinationaux sont également poursuivis en vue de développer des capacités essentielles telles qu’une capacité alliée de surveillance terrestre et des moyens de brouillage d’appui. Les pays invités à adhérer à l’Alliance participent à toutes les activités relevant du PCC, notamment dans le cadre de projets multinationaux et d’engagements nationaux. Les Partenaires de l’OTAN peuvent prendre part à certains efforts multinationaux.

5. Conformément aux principes rappelés dans notre déclaration du 12 juin 2003, les efforts de l’OTAN pour améliorer les capacités par le biais du PCC et ceux de l’Union européenne pour développer les capacités européennes par le biais du Plan d’action européen sur les capacités (ECAP) doivent se renforcer mutuellement. Depuis notre dernière réunion, des groupes chargés du PCC et de l’ECAP ont commencé à coopérer dans certains des domaines pertinents sous les auspices du Groupe OTAN ?UE sur les capacités.

6. Une année s’est écoulée depuis que les chefs d’Etat et de gouvernement ont approuvé un ensemble d’initiatives concernant la défense contre les armes nucléaires, biologiques et chimiques (NBC) ; les travaux sur ces initiatives ont bien avancé, transformant les prototypes en capacités de l’Alliance. La mise en service opérationnelle du laboratoire d’analyse NBC et de l’équipe d’évaluation conjointe a été accélérée et le concept relatif à un bataillon multinational OTAN de défense CBRN a été élaboré. Le premier bataillon de ce type, placé sous la direction de la République tchèque et bénéficiant de contributions d’un total de treize pays, est parvenu aujourd’hui au stade de la capacité opérationnelle initiale et atteindra sa pleine capacité opérationnelle en juillet 2004. D’autres rotations de ce bataillon multinational suivront, sous la direction d’autres Alliés, et continueront d’apporter une importante contribution à la Force de réaction de l’OTAN et à la capacité de l’Alliance de faire face aux menaces NBC.

7. En suite à la décision prise par nos chefs d’Etat et de gouvernement à Prague, nous avons lancé une nouvelle étude de faisabilité sur la défense antimissile de l’OTAN, dans laquelle seront examinées les options permettant de protéger le territoire, les forces et les centres de population de l’Alliance contre la gamme complète des menaces représentées par les missiles. D’excellents progrès ont été accomplis, et nous sommes heureux d’annoncer que l’étude de faisabilité fait maintenant l’objet d’un contrat, avec une durée prévue de dix-huit mois. Elle portera sur des questions essentielles telles que l’architecture de commandement et de contrôle et la combinaison optimale de systèmes et de capacités existants et prévus. Nous poursuivrons également les travaux sur la défense active multicouche contre les missiles balistiques de théâtre.

8. Nous nous sommes concentrés sur la tâche d’importance critique qui consiste à faire en sorte que nos pays puissent continuer de fournir, sur une base fiable et équitable, les forces nécessaires pour les importants engagements opérationnels de l’Alliance. Dans bien des cas, cela impliquera qu’une proportion plus importante de nos forces soit rendue utilisable pour les types d’opération que nous conduisons actuellement et que nous conduirons probablement à l’avenir, que ce soit sur une base nationale, dans le cadre de l’Alliance ou sous les auspices d’autres organisations internationales. Nous avons examiné aujourd’hui les premiers résultats des travaux que nous avions diligentés après notre réunion informelle de Colorado Springs sur les moyens d’accroître l’aptitude au déploiement et l’employabilité de nos forces, et nous avons réaffirmé notre détermination à faire face à ce défi. Ces travaux doivent faire l’objet d’un examen approfondi et être achevés à temps pour être soumis à nos chefs d’Etat et de gouvernement à leur réunion d’Istanbul.