L’ambassadeur Harvey Feldman explique dans le Los Angeles Times le paradoxe taiwanais : Pékin ne veut pas que Taipei abandonne ses prétentions sur la Chine continentale. En effet, cet abandon remettrait symétriquement en question les revendications de la Chine populaire sur Taiwan. Les États-Unis, quant à eux, participent de ce paradoxe : ils ne reconnaissent officiellement qu’une seule Chine, mais entretiennent pourtant à la fois des relations avec Pékin et Taipei. Pour lutter contre le maoïsme, ils ont par le passé soutenu les revendications de Taiwan, mais doivent aujourd’hui aider à son indépendance. Tout cela peut paraître incohérent parce que deux logiques différentes déterminent ces positions complexes : la question nationaliste et celle du communisme. Pourtant, tout cela a-t-il encore un sens depuis que le Parti communiste chinois défend un capitalisme national ?

Dans l’International Herald Tribune, le professeur Karl F. Inderfurth décèle chez Musharraf et, surtout, Vajpayee des signes de détente et une volonté de régler la question du Cachemire.

Le professeur Steven L. Spiegel s’inquiète dans le Los Angeles Times des conclusions du groupe consultatif du département d’État sur la diplomatie publique au Proche-Orient. La « diplomatie publique » est l’expression euphémique politiquement correcte pour désigner la propagande. En l’occurrence, les experts ont dressé le constat de la coûteuse inefficacité de Radio Sawa. Cette station émet de la musique occidentale en direction des jeunes Arabes pour leur faire aimer l’american way of life. Cependant, selon l’auteur, il faut continuer ce programme qui touche une audience massive et finira bien par porter ses fruits. On pourrait aussi conclure de cette expérience que les jeunes ciblés font parfaitement la différence entre la musique états-unienne, qu’ils aiment, et la politique de George W. Bush, qu’ils honnissent, mais ni les experts, ni le professeur Spiegel n’y pensent.
Autre effort de relations publiques : Rodric Braithwaite, ancien président de la commission britannique inter-service du renseignement, défend comme il le peut les services de Sa Majesté après le scandale de la prétendue menace irakienne. Son intervention au Royal Institute of International Affairs est reproduite par The Independent. Toute cette affaire ne serait pas une manipulation de l’opinion publique, mais une méprise : les services avaient rédigé leur rapport comme ils le font pour le gouvernement sans se rendre compte que, lu par le grand public, il serait mal interprété.

William Kristol s’inquiète dans le Washington Post du manque de combativité des Républicains face à l’excellente campagne menée par le candidat démocrate Howard Dean. Contrairement à son ami Robert Kagan qui voit Dean comme un candidat qui a accepté les préceptes néo-conservateurs mis en place après le 11 septembre, Kristol pense qu’il s’agit d’un libéral qui a retenu les leçons de la campagne malheureuse de Dukakis et qui peut développer un programme centriste avant de s’attaquer à la doctrine Bush. Cette tribune a été écrite avant qu’Al Gore n’apporte son soutien à Howard Dean.

Enfin, Maître Arno Klarsfeld analyse dans le Jerusalem Post l’hostilité primale de la France face à Israël. Selon lui, la France, tout en garantissant la liberté de culte aux juifs serait ontologiquement anti-israélienne, tout au moins depuis De Gaulle. Au point que les Français considèrent les attentats-suicide comme des conséquences de l’occupation alors que ce sont des actes de génocide visant à détruire Israël. Le lecteur sera indigné, à défaut d’être encore surpris, de la légèreté qui consiste à mettre sur le même plan l’extermination de six millions de personnes par le régime nazi et les attentats-suicide des nationalistes palestiniens.