Tout comme Arno Klarsfeld hier, Daniel Pipes et Steward Weiss affirment dans le Jerusalem Post que les juifs ne sont plus en sécurité ailleurs qu’en Israël et les invitent à émigrer. L’examen attentif des éléments justifiant cette thèse montre qu’elle est insuffisamment étayée. Cette campagne semble être initiée par l’Agence juive pour recruter des candidats à la nationalité israélienne.
Dans le Los Angeles Times, l’expert républicain Bennett Ramberg interprète les propos du président de la Commission des Affaires étrangères de la Knesset à propos de l’Iran. Tel-Aviv ne laissera pas Téhéran poursuivre un programme nucléaire civil aisément convertible en programme militaire. Il ne tardera pas à bombarder les centrales iraniennes. Rappelons que ce projet est à l’étude depuis des mois, plus à l’initiative de l’administration Bush que du gouvernement Sharon, et que les débats au sein de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) visent à fabriquer un alibi juridique.
Michael Freund, ancien conseiller de Netanyahu, dénonce dans le Jerusalem Post le projet d’Ehud Olmert de retrait des territoires occupés, comme il a dénoncé précédemment l’Accord de Genève. Pour Freund, au contraire, Israël doit exercer un contrôle complet des territoires, renverser l’Autorité palestinienne et en juger les dirigeants. Cette expansion nécessiterait un accroissement de la population juive en Israël pour peupler ces territoires.
Daniel Pipes revient dans le Jerusalem Post sur le rapport relatif à l’antisémitisme en Europe, commandé puis refusé par la Commission européenne. Il reprend à son compte la version selon laquelle la Commission aurait cherché à étouffer un pénible constat que la presse aurait en définitive révélé. Il ne dit mot des outrances du rapport et de ses défauts méthodologiques, ni du rôle du Congrès juif mondial dans l’organisation de la fuite. L’important pour l’auteur est de pouvoir affirmer, comme Arno Klarsfeld dans le même quotidien hier, que les juifs européens sont en danger. Sur le même registre et dans le même quotidien, Steward Weiss du Jewish Outreach Center commente les attentats en Turquie. Il récuse les analyses des responsables de la communauté juive locale qu’il accuse de cécité, pour conclure que, partout dans le monde, les juifs sont en danger.
Ces deux tribunes participent d’un ensemble de commentaires concordants visant à accréditer l’idée d’une vague internationale d’antisémitisme mettant en péril les juifs du monde entier et les contraignant, à plus ou moins long termes, à émigrer en Israël. L’examen attentif des éléments justifiant cette thèse montre qu’elle est insuffisamment étayée. Cette campagne semble être initiée par l’Agence juive pour recruter des candidats à la nationalité israélienne sans que l’on puisse déterminer la finalité de cette croissance démographique.
Alors que le Premier ministre nippon vient d’annoncer l’engagement de 1000 Japonais en Irak, un conseiller de son gouvernement, Takakazu Kuriyama, justifie sa position dans l’Asahi Shimbun. Le Japon qui est dépendant des hydrocarbures du Moyen-Orient doit participer à la stabilisation de cette région. Quels que soient les risques encourus sur place, et sachant qu’un diplomate japonais est déjà mort là-bas, il ne faut pas céder à l’intimidation, mais au contraire se montrer fort.
L’éternel contestataire Boris Kagarlitsky analyse les élections législatives russes dans le Moscow Times. Il ne se prononce pas sur les options politiques des différents candidats, mais sur la stérilisation du système démocratique. Pour lui, l’équipe Poutine est en train de s’assurer le contrôle de tous les postes de pouvoir, économiques et politiques, au détriment de l’équipe précédente, celle d’Eltsine. Le Kremlin ne met pas fin au système des oligarques, mais remplace des hommes par d’autres. Tandis que le parti du président prépare une modification de la constitution pour lui permettre de se maintenir indéfiniment au pouvoir. Ce qui menace la Russie, c’est l’installation d’un pouvoir inamovible derrière une façade démocratique.
Enfin, Maher Arar rapporte les affres d’une personne d’origine arabe dans les États-Unis post-11 septembre. Ce ressortissant canadien d’origine syrienne, témoigne dans le Los Angeles Times de son arrestation à New York et de sa déportation en Syrie. Il assure avoir été interrogé en ignorant ce dont on l’accusait et torturé sans savoir ce que l’on attendait de lui. Prisonnier comme dans un roman de Kafka, il a finalement été libéré et demande aujourd’hui justice.
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