Le 29 janvier 2002, dans son discours sur l’ « Axe du Mal », George W. Bush avait désigné trois pays. Il a convaincu le peuple américain de renverser le régime du premier d’entre eux : l’Irak. Toutefois, depuis ce jour d’avril où la statue de Saddam Hussein a été renversée, la politique états-unienne vis-à-vis de l’Irak, de l’Iran et de la Corée du Nord semble à la dérive et cela pourrait avoir des conséquences catastrophique.
Il apparaît aujourd’hui que le renversement de Saddam Hussein était la partie la plus facile du travail. Reconstruire l’Irak est beaucoup plus difficile. Les changements de plans successifs et le manque de confiance de l’administration dans les Irakiens sont de mauvais signaux envoyés à la région dont l’Irak est censé devenir la pierre angulaire. Pourtant, l’Irak reste le seul relatif succès de la politique définie en janvier 2002.
Le régime iranien reste intact et les différents services du gouvernement mènent à son égard des politiques contradictoires. Les Iraniens ont donc acquis la certitude qu’ils ne seraient pas attaqués par les États-Unis et ils ont commencé une relation chaleureuse avec Al Qaïda, continuent de financer le Hamas et le Hezbollah et sont parvenus à un accord avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) qui laissera aux mollahs le temps de développer des armes nucléaires. Simultanément, ce régime organise les troubles en Irak.
La Corée du Nord, de son côté, développe des armes nucléaires en toute impunité et les discussions entamées et regroupant six pays sont finalement devenues un mécanisme de pression pour pousser les États-Unis à faire des concessions vis-à-vis de Pyongyang. Certains services de l’administration Bush utilisent par ailleurs les Japonais et les Sud-coréens pour négocier indirectement avec Pyongyang. On ne peut même pas les accuser de saper la politique de l’administration Bush, car il n’y a pas de politique définie.
Il faut revenir aux principes du discours de l’ « Axe du mal » et nous attaquer aux pays qui développent des armes de destruction massive et des liens avec le terrorisme. Nous devrions redéployer nos troupes en Corée du Sud, accueillir les réfugiés nord-coréens aux États-Unis et réarmer le Japon pour faire pression sur Pékin qui soutient Pyongyang. En Iran, il faut soutenir l’opposition qui souhaite la fin du régime des mollahs.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« America adrift », par Danielle Pletka, Jerusalem Post, 12 décembre 2003.