La capture de Saddam Hussein est un motif de satisfaction en raison des crimes contre l’humanité qu’il a commis contre les chiites qui s’étaient soulevés contre lui et contre les kurdes. C’est une chance de l’avoir attrapé vivant et nous devons désormais décider de la façon dont il sera traduit devant la justice.
A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont défendu l’instauration de procès internationaux contre l’avis de leurs alliés, puis par la suite, ils ont soutenu et financé les tribunaux internationaux sur les crimes commis dans l’ex-Yougoslavie et au Rwanda. L’engagement de Washington se poursuit malgré le regrettable refus de l’administration Bush de ratifier la Cour criminelle internationale. Pour juger Saddam Hussein, il faudra prendre en compte différents impératifs :
 Il faut rendre justice aux victimes et donc préparer une collecte minutieuse des preuves des crimes de Saddam Hussein.
 Ce procès doit être reconnu comme juste et respecter les normes des démocraties occidentales.
 Cela ne doit pas être un procès organisé par le vainqueur afin de ne pas laisser la place à la critique
 Le procès doit être mené aussi près du lieu des crimes que possible afin que les victimes puissent facilement y assister.
Je pense donc qu’il faut le juger en Irak, mais je doute que les Irakiens aient un système judiciaire capable de répondre à ces critères. Il faut mettre en place un tribunal similaire à ce qui a été fait au Cambodge ou en Sierra Leone associant juristes internationaux et personnels locaux.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Let Justice Be Done in Baghdad », par Richard Goldstone, Los Angeles Times, 15 décembre 2003.