Le colonel Kadhafi a confirmé que la Libye avait cherché à se doter d’armes de destruction massive ainsi que de missiles à longue portée. La Libye nous a contactés en mars à la suite des fructueuses négociations sur Lockerbie pour voir si elle pouvait résoudre le problème des armes de destruction massive de façon similaire. A l’issue des neuf mois de travail qui s’en sont suivis, avec les experts américains et britanniques, la Libye a déclaré son intention de démanteler entièrement son arsenal et de limiter à 300 km la portée de ses missiles. (…)

Le processus sera transparent et vérifiable. (…) La décision du colonel Kadhafi est historique et courageuse, et je l’applaudis. C’est un progrès en termes de sécurité pour la région et pour le monde. Elle montre qu’avec un peu de bonne volonté, on peut venir à bout des problèmes de prolifération par le dialogue et par l’entremise des instances internationales ; et que les pays peuvent renoncer à des programmes d’armement de leur plein gré et pacifiquement. La Libye a ce faisant pris acte de ce que ces armes n’étaient pas la clef de sa sécurité, pas plus qu’elles ne le sont pour les autres pays de la région. Elle peut maintenant revenir dans le sein de la communauté internationale. J’ai parlé au colonel Kadhafi, et je lui ai dit que j’attendais beaucoup de la relation constructive qu’au cours de ce processus j’allais engager avec lui et avec son pays.

La Grande-Bretagne, l’Amérique et nos partenaires sont résolus à mettre un terme à la menace des armes de destruction massive. Nous avons joué un rôle majeur avec nos alliés les plus proches auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique sur la question des armes nucléaires de l’Iran. (…)

La décision d’aujourd’hui montre que les événements de l’actualité et la volonté politique ouvrent des possibilités qui auraient été jugées impensables il y a encore quelques années. Nous devons nous employer désormais à bâtir de nouveaux partenariats, qui dépassent les clivages géographiques et culturels, et qui prennent pour assise les règles fermes et l’action résolue de la communauté internationale.

J’estime que nous avons bien pris la mesure de la menace de ce début de 21e siècle, qui résulte de la conjugaison du terrorisme et des armes de destruction massive - nucléaires, chimiques ou biologiques.

Le 11 septembre a montré au monde que cette nouvelle forme de terrorisme n’avait pas de limites et que les armes de destruction massive étaient le vecteur de cette entreprise funeste pour notre sécurité et pour notre mode de vie.

L’annonce d’aujourd’hui montre toutefois que nous pouvons contrer cette menace autrement que par des moyens purement militaires ; que nous pouvons en venir à bout pacifiquement, pour peu que les pays soient prêts, de bonne foi, à œuvrer avec la communauté internationale au démantèlement de tels arsenaux. Les pays qui empruntent cette voie trouveront des partenaires bien intentionnés aux États-Unis, en Grande-Bretagne et chez d’autres alliés, comme pourra le constater la Libye. Contrairement à ce qu’ont pu prétendre nos détracteurs, nous n’avons jamais cherché à dominer le monde, à déclarer la guerre aux musulmans et aux Arabes, ni à nous ingérer dans les droits légitimes des nations souveraines.

Nous n’avons en fait jamais cherché qu’à pérenniser la paix - et à en faire bénéficier les hommes, de toutes confessions, de toutes cultures, de toutes nations, qui aspirent au bien de leurs compatriotes et du monde.

C’est aujourd’hui un grand jour dans ce sens.