Menacés par le froid et les maladies, les enfants de Bam devront aussi surmonter les traumatismes provoqués par le séisme

Les sauveteurs de l’UNICEF engagés dans les opérations de secours à Bam affirment que les enfants qui ont échappé au séisme meurtrier restent exposés à de multiples dangers.

Des dizaines de milliers d’enfants sont sans vêtements chauds et sans abris adéquats alors que la nuit, les températures sont glaciales. Le nombre de cas de diarrhée augmente car les enfants boivent de l’eau polluée. Et la poussière dégagée par le déblaiement des maisons effondrées commence à affecter les enfants, provoquant chez certains d’entre eux des infections respiratoires aigues. Un système de surveillance a été mis sur pied avec l’aide de l’ONU pour surveiller la propagation des maladies.

« Les enfants qui ont survécu au tremblement de terre doivent maintenant affronter le froid et les maladies, a déclaré la Directrice générale de l’UNICEF Carol Bellamy, à nous de les aider. » Des dizaines de milliers d’enfants sont sans abri et nombre d’entre eux tentent de survivre là où ils peuvent dans les rues de Bam ou dans des tentes. D’autres, plus nombreux encore, ont quitté la ville avec les quelques possessions qu’ils ont pu retrouver dans les décombres.

Face aux maladies, à la malnutrition et au froid, les enfants de moins de 5 ans sont ceux qui sont les plus vulnérables, affirme l’UNICEF. « Nous sommes lancés dans une course contre la montre, nous devons apporter sans délai à ces enfants et à leurs familles ce dont ils ont besoin pour survivre », a dit Mme Bellamy.

En plus des tablettes de purification de l’eau et des fournitures médicales livrées par l’UNICEF le week-end, l’agence a déclaré qu’elle mettait des milliers de tenues d’hiver à la disposition des enfants, pour être distribuées immédiatement.

L’UNICEF a lancé un appel urgent à la générosité de la communauté internationale, estimant qu’il lui fallait recueillir près d’un million de dollars pour contribuer à répondre aux besoins les plus urgents des enfants de Bam.

Les installations sanitaires en ruines

Le personnel de l’UNICEF sur le terrain a constaté que les deux hôpitaux de Bam et tous ses dispensaires, soit 23 établissements, avaient été détruits par le séisme, ce qui entrave les efforts de survie des rescapés. Les deux-tiers au moins des agents de santé de la ville ont été tués, d’après les autorités sanitaires.

Au-delà des interrogations sur la survie des enfants, l’UNICEF a affirmé partager les préoccupations du gouvernement concernant les enfants traumatisés par le tremblement de terre. Des sauveteurs de l’UNICEF ont dit que certains enfants avaient été tellement traumatisés qu’ils ne pouvaient plus dire leur nom ni identifier leurs parents.

« L’impact psychologique d’un tel événement peut être énorme », a souligné Mme Bellamy. Elle a dit que l’UNICEF coopérerait avec divers partenaires et le gouvernement non seulement pour aider les enfants à survivre et retrouver leur famille mais aussi pour surmonter ces traumatismes. Elle a rappelé que lors de récents tremblements de terre de grande ampleur, l’UNICEF avait rapidement ouvert des lieux adaptés aux enfants et relancé les activités scolaires.

« Redonner aux enfants traumatisés un semblant de vie normale revêt une importance capitale, a dit Mme Bellamy. C’est un premier pas essentiel vers un rétablissement à long terme. Et cela permet à la communauté de se mobiliser autour de quelque chose de positif ».

L’UNICEF aide les enfants dans 158 pays du monde entier et travaille en Iran depuis 1962. Son budget annuel est financé intégralement par les contributions de particuliers, d’entreprises, de fondations et de gouvernements.

Source : UNICEF