L’annonce par le président états-unien, George W. Bush, de la prochaine venue dans la région de son émissaire personnel, James Baker, a suscité des réactions hostiles et condescendantes de la part de diplomates israéliens cités anonymement par le Jerusalem Post.
Selon le quotidien israélien, ces diplomates minimisent l’importance de cette annonce en indiquant que James Baker n’est pas un nouvel émissaire chargé du Proche-Orient. L’ancien secrétaire d’État de George Bush père n’est pas bien perçu en Israël, où résonnent encore ses propos, tenus en 1990 à l’intention d’Israël : « Quand vous voudrez sérieusement la paix, appelez-nous », avant de donner le numéro de téléphone de la Maison-Blanche.
Actuellement, James Baker est l’émissaire spécial états-unien chargé de négocier la réduction de la dette irakienne. Il était récemment en visite en Chine et au Japon pour évoquer ce dossier avec les responsables des deux pays. Son argument principal est que la réduction de la dette irakienne doit permettre au pays d’accéder encore plus rapidement à la démocratie.
Sa venue au Proche-Orient, annoncée par George W. Bush sans que sa date en soit précisée, rentre tout à fait dans cette mission, puisque l’Irak doit d’énormes sommes d’argent à plusieurs pays de la région.
D’après un officiel israélien anonyme, cité par le Jerusalem Post, James Baker « est sensé aller partout dans le monde afin de convaincre les pays de soutenir le président. [Il doit aussi] maintenir la politique générale, s’assurer qu’il n’y aura pas de surprises, que rien ne viendra gêner la barque du Président alors que celui-ci est dans une année d’élection ». D’après lui, James Baker devrait donc également venir en Israël au cours de sa tournée, mais cette visite peut simplement être comparée à l’envoi par le Premier ministre, Ariel Sharon, d’un émissaire personnel à Washington pour « prendre la température » à Capitol Hill. Il ne s’agit en aucun cas d’un remplacement de l’émissaire spécial de Bush au Proche-Orient, John Wolf.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Israel unconcerned by possible Baker visit », par Herb Keinon, Jerusalem Post, 4 janvier 2004.