Cela fait un mois que Saddam Hussein a été arrêté et qu’il est interrogé sur le programme d’armes de destruction massive irakiennes, les violations des Droits de l’homme et sur d’autres crimes, mais les responsables de l’enquête pourraient aussi s’intéresser à d’autres questions. Elles pourraient également être éclaircies par la Réserve fédérale américaine. Par exemple : d’où viennent les 750 000 dollars en billets neufs qu’on a retrouvé avec Saddam Hussein lors de sa capture ?
Ces billets sont numérotés et la Réserve fédérale sait quelle banque les a eu et cette dernière doit savoir à quel client elle a versé une si grosse somme en liquide. Il n’y aura peut-être rien d’illégal dans le trajet de ces billets de New-York à Tikrit, mais cela permettra d’éclairer les ressorts du financement des réseaux terroristes. Il sera intéressant de savoir quelle banque a aidé le tyran.
Malheureusement, cela ne sera sans doute pas possible car la Réserve fédérale interdit aux banques régionales de fournir le nom des personnes à qui elles font ce type de versement. Aucune loi n’interdit ces révélations, c’est simplement une règle instaurée par la Fed alors qu’à l’heure du paiement électronique, il n’existe pas de besoins légitimes de retirer des milliers de dollars en liquide. La « Fed » a toujours empêché ce type de révélation sur les versements même s’ils impliquent la fraude commerciale, le terrorisme ou une conspiration internationale. Elle demande aux banques que les règles du « Patriot Act » n’interfèrent pas sur les relations des institutions financières avec leurs bon clients.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« Follow the Money », par Martin Mayer, New York Times, 14 janvier 2004.