Les économistes Anthony Gribe et Laurent Jacque affirment que l’euro n’est pas viable dans l’espace qui est le sien, d’autant que dans la zone euro la politique monétaire est centralisée, tandis que la politique budgétaire est décentralisée. Ils prédisent donc la fin de cette monnaie. Cette analyse est partagée par le souverainiste Richard North qui voit dans l’euro l’un des trois maux qui, avec la constitution et l’élargissement, va provoquer la disparition de l’Union européenne.
L’ancien conseiller de Bill Clinton, Sidney Blumenthal analyse dans le Guardian la polémique qui oppose le président Bush à son ancien secrétaire au Trésor, Paul O’Neil. Le témoignage de ce dernier n’offre aucune révélation, mais il crédite de l’intérieur ce que l’on disait de l’extérieur à propos de cette administration : Bush est une marionnette dans les mains de son vice-président Dick Cheney et l’attaque de l’Irak était décidée avant qu’on l’accuse de représenter une menace. L’impact du livre d’O’Neil est tel que Bush, pour intimider d’éventuelles vocations du même type, poursuit son ancien ministre pour violation de secrets d’État. Il est vrai que l’ancien secrétaire au Trésor, également ancien PDG du géant de l’aluminium Alcoa, est une personnalité influente dans l’establishment Républicain et le milieu des affaires.
Le ministre polonais des affaires étrangères, Wlodzimierz Cimoszewicz, explique patiemment dans Le Monde qu’il attend de la présidence irlandaise de l’Union européenne qu’elle résolve les problèmes en suspens. Il indique que son pays maintiendra sa position sur les nouvelles règles de vote dans l’Union élargie, tout en acceptant de faire des concessions. Ses propos laissent entendre avec beaucoup de courtoisie et de détermination que la Pologne ne craint pas de provoquer un blocage institutionnel.
Dans l’International Herald Tribune, le souverainiste Richard North prédit la fin de l’Union européenne vaincue par trois maux. Le premier serait l’incapacité de maîtriser l’euro. Le second serait l’impossibilité de définir de nouvelles règles de fonctionnement acceptables par tous. Et le troisième serait la division politique des 25 entre pro et anti-états-uniens. Cependant ce naufrage ne signifie pas la fin du rêve européen puisque certains États ne manqueront pas de reformer des cercles sur des bases plus saines. Au passage, l’auteur stigmatise la précipitation avec laquelle on a entériné l’adhésion de la Pologne à laquelle le peuple polonais était devenu hostile. Au moment de la signature, seule une centaine de pages, parmi les près de 100 000 que comprennent le traité et ses annexes, avait eu le temps d’être traduite.
Les économistes Anthony Gribe et Laurent Jacque de la Fletcher School, une école fondée par Roosevelt durant le New Deal pour le promouvoir, reviennent, dans Le Monde, sur l’impossibilité de maîtriser l’euro. Pour eux, cette monnaie artificielle n’est pas viable dans l’espace qui est le sien, d’autant que dans la zone euro la politique monétaire est centralisée, tandis que la politique budgétaire est décentralisée.
D’une manière nouvelle et paradoxale, les Européens souverainistes et les États-uniens interventionnistes se rejoignent donc pour pronostiquer la fin de l’euro.
Enfin, dans le Wall Street Journal, Claudia Rosett, collaboratrice de think tanks des faucons, adapte préventivement à la Corée du Nord le discours que les faucons ont appliqué à l’Irak après l’avoir vaincue. Elle tourne en dérision les « pigeons » qui sont « allés faire du tourisme en Corée du Nord » pour désamorcer la crise nucléaire. En effet, il ne sert à rien de visiter les installations nucléaires de Pyongyang, qui sont déjà connues, ni de débattre de leur démilitarisation. Car le réel danger ne réside pas dans un programme d’armement, mais dans un régime totalitaire et agressif qu’il faut renverser.
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