J’ai souhaité, à travers les entretiens que j’ai pu avoir avec les représentants du monde de l’éducation dans ma circonscription, me faire l’interprète de leurs préoccupations :

Pour le monde religieux catholique, la France n’est pas une terre vierge, elle a un passé, une histoire. Le clergé exprime sa crainte d’une loi « rouleau compresseur » qui ne tienne pas compte de l’histoire ; il souhaite que l’on distingue les vêtements du culte des signes religieux ; si le voile est un signe strictement religieux, cela n’est pas dérangeant, sauf s’il y a autre chose sur le plan politique et social. Des réticences se sont exprimées contre une loi, par crainte de régression.

Pour les chefs d’établissement, une loi n’est pas nécessaire. Un aménagement des textes serait un moyen pour les filles musulmanes de refuser la soumission que leur impose le voile. Le voile est considéré comme une atteinte à la dignité de la femme ; en effet, il faut distinguer le voile qui n’est pas la même chose que la croix ou la kippa, sachant que la croix peut être portée aussi bien par les filles que par les garçons.

Au nom de toutes les différences, on ne peut pas accepter que des communautarismes imposent leur vue car cela ne peut se faire qu’au détriment des autres. S’il y a une loi, le problème se posera de la scolarité obligatoire en cas d’application stricte de celle-ci.

Pour les parents d’élèves de confession musulmane, l’islam n’a jamais dit de porter le voile et dans un certain nombre de pays musulmans, le voile n’est pas autorisé dans les lieux publics. Les parents d’élèves considèrent que le voile est une régression.

 


Source : Assemblée nationale française