Deux importants officiels irakiens ont incité, dimanche 18 janvier 2004, l’Arabie saoudite à investir dans l’Irak de l’après-Saddam Hussein.
Samir Sharkir Mahmood, membre du Conseil de gouvernement transitoire irakien, et Abdul Amir Raheema al-Abood, ministre de l’Agriculture, ont en effet déclaré, lors du Forum économique de Jeddah qu’ils cherchaient à instaurer, malgré le manque de stabilité actuelle du pays, un futur Irak stable.
Ils ont souligné dans leur intervention que la prospérité et la paix dans la région ne pourraient pas survenir du jour au lendemain et nécessiteraient une planification à long terme ainsi que l’aide de la communauté internationale. « Nous sommes prêts à travailler avec vous et nous vous invitons en toute amitié à participer à la reconstruction du pays », a déclaré Samir Sharkir Mahmood. « Les Saoudiens n’ont pas besoin de passer par un intermédiaire, ils sont les bienvenus en tant qu’individus ou en tant que sociétés (…) L’Arabie saoudite sera traitée sur un pied d’égalité », a-t-il ajouté. Selon lui, « les transformations historiques qui ont lieu dans mon pays bien-aimé, les changements qui se déroulent actuellement auront un impact, non seulement sur l’Irak, mais sur toute la région et, je pense, sur le monde ».
Il a décrit par le menu l’état de l’économie irakienne sous Saddam Hussein, focalisée sur la militarisation, le contrôle centralisé, un secteur public arriéré et un secteur privé opprimé.
Malgré des données statistiques catastrophiques (dont le passage de réserves monétaires de 35 milliards de dollars avant l’arrivée au pouvoir de Saddam Hussein à une dette supérieure à 100 milliards de dollars lors de sa destitution), il s’est montré optimiste quant aux capacités du pays à se relever. Celles-ci s’incarnent dans les Irakiens qui ont échappé durant des années au contrôle du gouvernement central, et notamment les quatre millions d’Irakiens vivant à l’étranger, où ils ont acquis des formations essentielles pour l’économie. La politique économique de l’Irak sera désormais « tournée vers l’élévation du niveau de vie des Irakiens grâce à la reconstruction des infrastructures, la création d’un environnement amical et favorable au secteur privé et aux investissements étrangers, l’incitation à la liberté de commerce et la réduction des impôts ».
Le président de la séance, Kamel Lazzar, qui préside la société suisse Swicorp, a déclaré à l’auditoire que l’Irak était « un Eldorado en construction dans les années à venir ».
Samir Sharkir Mahmood a souligné l’importance de la participation des États-Unis en Irak, malgré le scepticisme des médias arabes.
Le ministre de l’agriculture irakien, Abdul Amir Raheema al-Abood, a ajouté que, dans le domaine agricole, 35 nouvelles usines allaient s’ouvrir en Irak et que les sociétés et les personnes étrangères - y compris les Saoudiens - étaient invitées à prêter ou à investir dans ce secteur. Leur activité inclut l’élevage de bétail, l’utilisation de terres arabes, mais surtout l’accès à l’eau.

Source
Arab News (Arabie saoudite)
Arab News est un quotidien saoudien qui propose, en plus de quelques articles originaux, une traduction en anglais des articles d’Asharq Al-Awsat. Celui-ci appartient au Saudi Research Marketing Group du Dr. Abdulmuhsun Alakkas, membre du Conseil consultatif saoudien.

« Iraq Is Waiting for You, Saudi Investors Told », par Kinda Balkhair, Arab News, 19 janvier 2004.