Malgré les frictions politiques, la coopération militaire dans l’OTAN est restée étroite et j’en suis fier. La récente visite de Michelle Alliot-Marie à Washington semble marquer d’ailleurs un réchauffement des relations politiques qui ne m’a pas étonné. Il y a eu d’un côté comme de l’autre des réactions extrêmes anti-françaises ou anti-américaines, mais elles ne reflétaient pas la conviction de la majorité. Je suis optimiste pour l’avenir sur ce point.
La contribution française dans l’OTAN est essentielle et le travail concret pour la constitution de la Nato response force (NRF) le montre bien. Les forces spéciales françaises et américaines travaillent ensemble en Afghanistan et au Pakistan et les choses marchent mieux qu’on ne le dit entre nos pays. L’OTAN étudie la possibilité d’étendre son action en Afghanistan, mais en Irak, malgré certaines tractations politiques, rien n’est prévu et je n’ai reçu aucun ordre de planification d’une mission.
Au sommet de Prague de 2002, il a été décidé d’adapter l’OTAN à la lutte contre le terrorisme, contre le trafic d’armes et de drogue, et à toutes les nouvelles menaces. C’est pour cela que nous avons simplifié la chaîne de commandement et avons développé la rapidité de réaction de nos armées. Auparavant tournée vers la lutte contre l’URSS, l’Alliance doit désormais disposer de troupes légères et se tourner vers de nouvelles régions, comme l’Afrique où subsistent de nombreuses zones de non-droit.
J’espère que, sur ce terrain comme sur les autres, les relations entre l’Union européenne et l’OTAN seront de plus en plus étroites. Je me méfie des propositions qui semblent suggérer qu’il y aura une armée européenne hors de l’OTAN. Les pays de l’OTAN doivent cependant disposer de la possibilité d’agir et de conduire une mission sans la participation d’un des États membres, même les États-Unis, dans le cadre de l’Alliance. Lors du sommet d’Istanbul, nous aborderons de nombreux sujets et nous montrerons que les relations entre les États-Unis et la Turquie se portent bien et que les tensions de 2003 n’étaient dues qu’à l’inexpérience du nouveau gouvernement turc.
Le Figaro (France)
Diffusion 350 000 exemplaires. Propriété de la Socpresse (anciennement créée par Robert Hersant, aujourd’hui détenue par l’avionneur Serge Dassault). Le quotidien de référence de la droite française.
« La contribution de la France à l’Otan est essentielle », par James L. Jones, Le Figaro, 20 janvier 2004.
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