Nous vivons une époque où il est difficile de faire valoir les faits et la logique face à la rhétorique, surtout quand celle-ci est alarmiste et traite du réchauffement global. On continue d’entendre que la science est fixée sur la question et que ce sont les émissions de dioxyde de carbone qui sont responsables du réchauffement de la planète, un phénomène qui pourrait entraîner des catastrophes dans les décennies à venir.
Al Gore a négocié le protocole de Kyoto en 1997 et il était prêt à accepter de sérieuses restrictions dans les émissions de gaz à effet de serre alors que d’après le département à l’Énergie, cela aurait coûté 300 milliards de dollars aux États-Unis chaque année. Bill Clinton renonça heureusement à ratifier ce texte quand il fut convaincu que le Sénat ne l’accepterait jamais. Depuis, l’échec du traité est devenu évident et bien peu de nouveaux pays l’ont signé. Le président George W. Bush a préféré développer une autre stratégie qui consiste à investir dans les nouvelles technologies moins polluantes et à discuter avec les pays pour contrôler l’émission des gaz. Les États-Unis dépensent quatre milliards de dollars par an sur cette question et font donc plus que toutes les autres nations.
En fait, nous devons admettre que nous connaissons mal le phénomène du réchauffement de la planète. Le monde a connu des évolutions climatiques qui n’avaient rien à voir avec l’homme ou les émissions de gaz à effet de serre. Il est pour l’instant impossible de savoir quelle part ont eu les activités humaines dans ce processus lors des cent dernières années. Nous devons admettre cette lacune dans nos connaissances et jusqu’à ce que nous en sachions plus, nous devons éviter de céder à la rhétorique politique et continuer à mettre l’accent sur la science, la technologie et l’engagement du monde des affaires dans des programmes volontaires qui tiennent compte des priorités économiques.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Cold Facts on Global Warming », par James Schlesinger, Los Angeles Times, 22 janvier 2004.