Le sabotage spectaculaire de l’installation artistique « Blanche neige » par l’ambassadeur Zvi Mazel offre la possibilité de secouer les clichés de l’opinion publique suédoise et de lui faire prendre conscience de la réalité israélienne. L’allocution sur le sujet d’Ariel Sharon le 18 janvier concluant que l’incident était un signe de l’antisémitisme européen croissant n’a fait que servir ceux qui affirment qu’Israël rejette toute critique en utilisant le thème de l’antisémitisme.
Il faut donc développer l’argumentation et la clarifier. Il faut affirmer clairement qu’Israël accepte les critiques internationales tant que celles-ci s’expriment dans les mêmes termes que pour les autres nations. Nous devons également faire preuve de notre bonne foi en analysant notre politique intérieure en fonction des critères internationaux. Enfin, nous devons faire un effort pour expliquer de quelle façon l’antisémitisme est réapparu.
Les Suédois et les autres Européens ont besoin de comprendre que bien que l’Europe mène une politique en accord avec les Droits de l’homme, le préjugé anti-juif y est encore toléré et exporté. Cela ferme toute possibilité d’implication européenne dans le processus de paix israélo-palestinien. La critique fondée sur les faits est la bienvenue, pas celle fondée sur des préjugés racistes.
Aujourd’hui, suite à ce scandale, la Suède est peut-être prête à discuter de son point de vue sur le conflit et à le remettre en cause.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Swedish art affair should cut cliches », par Anders Carlberg, Ha’aretz, 21 janvier 2004.