Les critiques de David Kay sur les renseignements relatifs à l’Irak soulignent les limites de notre capacité à collecter et analyser de telles données. Cela devrait aussi pousser les néo-conservateurs à être plus prudents sur notre capacité à comprendre la Corée du Nord.
En 1998, quand je suis arrivé au département d’État, je pensais savoir tout ce qu’il y avait à savoir sur la Corée du Nord de par mes origines et j’étais un chaud partisan d’une attaque contre ce pays. Je me suis aperçu finalement que je ne me fondais que sur des caricatures. La clé de toute confrontation est la connaissance de l’adversaire et il est donc important de se pencher sur certains mythes de la politique états-unienne vis-à-vis de la Corée du Nord :
 La Corée du Nord est prête à attaquer la Corée du Sud, les États-Unis et le Japon. C’est faux, même si Pyongyang a la possibilité de causer de grands dommages, ses objectifs sont défensifs. Il faut donc convaincre la Corée du Nord qu’elle est plus en sécurité sans armes nucléaires.
 La population attend le renversement du régime. C’est également faux. Le pays est isolé et la population ne connaît rien d’autre que le culte de la personnalité lié à Kim Jong Il.
 Un changement de régime ou un coup d’État résoudrait nos problèmes. Ceux qui sont susceptibles de faire ce coup d’État sont des militaires ou des responsables communistes qui sont nés après la fondation de la Corée du Nord et ne connaissent pas le monde extérieur. Ils sont, même s’il ne faut pas généraliser, plus fanatiques que leurs prédécesseurs.
 La Corée du Nord peut être influencée de l’extérieur. En fait, la Chine peut influencer la politique nord-coréenne de façon marginale, mais pas en profondeur sur les questions de sécurité.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« To Understand North Korea, Toss Out Old Assumptions », par Philip W. Yun, Los Angeles Times, 2 février 2004.