Tony Blair a déclaré à la Chambre des communes britannique qu’un débat aurait lieu sur la guerre, les armes de destruction massive et les renseignements et il a affirmé, hier, qu’une investigation indépendante aurait lieu sur ce sujet.
Maintenant que la Commission Hutton a rendu son rapport, je me sens libre de parler sur ce qui a été qualifié d’échec des services de renseignement. Les auditions de la Commission Hutton ont révélé que les experts du ministère de la Défense avaient eu un problème avec le dossier publié le 24 septembre 2002 : ils ne disposaient que d’une source, et encore peu fiable, pour affirmer que l’Irak disposait d’armes chimiques et biologiques et pouvait les déployer en 45 minutes. Ils n’avaient par ailleurs aucune preuve solide de la poursuite d’un programme chimique et biologique, même si Saddam n’était pas parvenu à prouver à l’Onu qu’il avait effectivement tout détruit, en 1991.
Les experts du ministère de la Défense estimaient que les programmes d’armement était une probabilité, mais rien de plus. C’est Alastair Campbell qui a retiré toutes les réserves qui avait été émises pour en faire des certitudes. Face à l’expression de nos inquiétudes concernant le travestissement de nos conclusions, il nous a été répondu que les certitudes étaient le fruit de sources auxquels nous ne pouvions pas avoir accès. Le directeur adjoint du service de renseignement de la Défense nous affirma qu’il avait eu le dossier en main et qu’il était satisfaisant. Nous avons appris grâce à la commission Hutton que ce rapport n’existait pas. Quoi qu’il en soit, aucune des personnes sensées l’avoir lu ne disposait des compétences nécessaires pour analyser les informations qu’il devait contenir.
Quand on parle d’échec des services de renseignement, il peut s’agir d’un échec dans la collecte des renseignements ou dans leur analyse. Ici, je pense qu’il s’agit surtout d’un travestissement des rapports des services de renseignement.
« ’There was a lack of substantive evidence... We were told there was intelligence we could not see’ », par Brian Jones, The Independant, 4 février 2004.
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