Si les signes de la Guerre froide ont disparu en Europe, ils persistent en Asie où la Corée est toujours divisée entre le Nord et le Sud et où il existe encore des tensions dangereuse entre la Chine et Taiwan. Pendant des décennies, le régime autoritaire de Taiwan a été le pendant du système chinois, mais lors des vingt dernières années les deux pays, et surtout Taiwan, ont connu une ouverture spectaculaire.
Les deux pays font partie de l’OMC. L’Union européenne a donc eu raison d’ouvrir un bureau du commerce et des échanges économiques à Taipei, il y a douze mois. Il ne fait aucun doute que les liens entre Taiwan et l’Union vont continuer à se développer et que l’Union est satisfaite de voir le pays se démocratiser. Pour autant, il ne faut pas perdre de vue le reste du continent. La Chine sera l’un des moteurs de l’économie mondiale de ce siècle et elle a une croissance de 10 %. Il est donc important d’instaurer un solide partenariat entre l’Europe et la Chine.
Ce partenariat serait cependant fragilisé si la Chine entre dans une course aux armements avec son voisin qui peut déstabiliser tout le continent. C’est ce qui risque pourtant de faire advenir ceux qui soutiennent l’indépendance de Taiwan. Nous ne devons pas encourager une union forcée de Taiwan à la Chine, mais il ne faut pas non plus déstabiliser le statu quo. Taiwan doit tenter une concertation avec la Chine, pas profiter de ses liens avec l’Union européenne et les États-Unis pour mener une politique menaçante.

Source
Japan Times (Japon)

« Resist the attempts to recognize Taiwan », par Glyn Ford, Japan Times, 10 février 2004.