Chers membres des comités,

Chers amis,

Avant tout, je voudrais féliciter les députés nouvellement élus de la Douma d’Etat et souhaiter à vous tous un travail législatif fructueux à une nouvelle, extrêmement importante étape du développement de notre état.

Nous apprécions hautement l’étroite interaction, établie en ces dernières années, entre notre Ministère et le corps des députés, avant tout, avec les dirigeants et les membres des Comités pour les affaires internationales des deux chambres de l’Assemblée Fédérale. Je pense que c’est pour beaucoup grâce à cette interaction que la politique étrangère de la Russie acquiert un caractère étatique, national, et s’appuie sur le large soutien de la société russe. C’est pourquoi nous sommes intéressés à assurer au maximum la continuité de notre travail conjoint dans la solution des tâches qui nous incombent dans le domaine international.

Avant de passer à la discussion concrète de ces tâches, je voudrais dire quelques mots à propos de notre vision des principaux résultats de politique extérieure de ces quatre dernières années.

L’essentiel consisterait en ce que les positions internationales de la Russie en cette période se sont substantiellement renforcées. Certes, finalement, c’était grâce à la stabilisation intérieure dans le pays et l’aboutissement aux rythmes stables de la croissance économique. Cependant, un rôle important y revient au fait que nous ayons su terminer en général la période du devenir de la nouvelle politique étrangère de la Russie et former le cap qui a à sa base une vision claire de nos intérêts nationaux à long terme et qui garantit par cela à notre pays le rôle d’un partenaire constructif et prévisible dans l’arène internationale.

Ces intérêts à long terme sont définis dans le Concept de politique étrangère de la Fédération de Russie, approuvé par le Président V.V.Poutine. Le pivot de ce document est dans la création des conditions extérieures favorables au maximum pour le développement du pays, y compris la garantie d’une sécurité fiable, la croissance économique stable et l’augmentation du bien-être des citoyens.

Un autre point d’une importance de principe est que nous ne pouvons mettre en pratique nos intérêts nationaux dans le monde contemporain interdépendant que compte tenu des vastes intérêts de la communauté internationale, autrement dit, par une active coopération avec les autres états tant sur la base bi- que multilatérale. D’où, nos efforts de l’intégration de la Russie dans le système des liens économiques internationaux, ainsi que de la formation de l’ordre mondial qui réponde au maximum à nos intérêts nationaux.

Nos partenaires étrangers voient en la personne de la Russie un important acteur des processus mondiaux, qui favorise l’équilibre dans l’arène internationale.

C’est en cette qualité que notre pays a contribué à la cohésion de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme et les autres défis globaux, ainsi qu’autour des idées du renforcement du multipartite dans les rapports internationaux, avant tout sur la base du rôle central de l’ONU et du droit international. La Russie est un participant actif de la recherche des solutions des problèmes les plus aigus globaux et régionaux, y compris la consolidation du régime de non-prolifération, la baisse de la tension autour des programmes nucléaires de l’Iran et de la RPDC, le règlement du conflit proche-oriental et des autres conflits régionaux.

Devenu en 2002 membre à part entière du G8, notre pays a adhéré au mécanisme de la régulation collective des processus de la mondialisation. Nous nous préparons à la prochaine présidence russe du G8 en 2006.

On a obtenu certains résultats dans le développement des processus d’intégration dans le cadre de la CEI. On a conclu le Traité de l’instauration de la Communauté économique eurasiatique, est entré en vigueur le Traité russo-biélorusse de la création de l’état fédéral. A été signé le Traité de création de l’espace économique unique de la Russie, de l’Ukraine, de la Biélorussie et du Kazakhstan. Sur la base du Traité sur la sécurité collective, s’est formée une organisation régionale internationale - l’OTSC.

Le partenariat de la Russie avec l’Union Européenne a sensiblement avancé. On a tracé les contours des espaces communs dans les sphères économique, juridique, humanitaire, dans le domaine de la sécurité intérieure et extérieure, qui nous unissent avec la Grande Europe. On a atteint la solution mutuellement acceptable pour le transit des voyageurs de Kaliningrad. On a les premiers résultats du travail de l’élimination progressive des barrières de visas. Les relations bilatérales avec les pays européens, surtout avec la France et l’Allemagne, ainsi qu’avec l’Italie, se développent avec succès.

La coopération dans le cadre du Conseil Russie-OTAN se développe constructivement.

Les changements qualitatifs ont eu lieu dans les relations russo-américaines. Grâce au dialogue politique actif, avant tout au niveau des présidents de nos pays, elles sont devenues plus stables et prévisibles. Aujourd’hui, les bases fondamentales de nos relations avec les USA - et ce sont, avant tout, les intérêts à long terme de la lutte contre le terrorisme et les autres défis globaux - sont devenues assez solides pour pouvoir franchement discuter et constructivement éliminer les différends existants. Grâce à tout cela, on a réussi à éviter la crise du fait du retrait des USA du Traité AMD, et créer de nouveaux cadres des relations stratégiques entre nos pays. Aujourd’hui, nous aurons à mettre en pratique le Traité bilatéral sur la réduction des arsenaux stratégiques offensifs, qui est entré en vigueur en 2003. On a la base pour l’avancement de la coopération dans le domaine du secteur de l’énergie et des hautes technologies.

Un rendement réel vient de la politique multivecteur de la Russie, dans laquelle que différentes pistes géographiques ne se contredisent pas, mais se complètent. C’est surtout important sur la piste asiatique. Ainsi, nos rapports avec la Chine sont aujourd’hui élevés au plus haut niveau de toute leur histoire. A la base de cela, à côté de la proximité des approches internationales et de la complémentarité des intérêts économiques, résident l’abandon réciproque des griefs territoriaux, les mesures efficaces de confiance dans le domaine militaire.

La Déclaration sur le partenariat stratégique, signé en 2000, a donné une impulsion supplémentaire aux traditionnels rapports d’amitié russo-indiens. La perspective positive du développement de la coopération avec le Japon réside dans le "plan d’actions russo-japonais", approuvé au sommet en 2003.

La création de l’Organisation de coopération de Shanghai avec la participation de la Russie, de la Chine et des états de l’Asie Centrale est devenue un événement important. Cette nouvelle structure régionale devient progressivement un facteur réel de la stabilité et de la coopération sur un immense espace géopolitique.

Enfin, en ces quatre ans, beaucoup a été fait pour la défense des droits et intérêts de nos citoyens et compatriotes à l’étranger. On a activement utilisé à la solution de cette tâche le potentiel de l’ONU, du Conseil de l’Europe, des tribunaux internationaux et des organisations de la défense des droits de l’homme. On a réussi à y créer plusieurs précédents importants, en s’appuyant sur lesquels nous allons continuer d’intensifier le travail sur cette piste.

La situation internationale, dans laquelle nous avons dû agir, a en général un caractère compliqué.

Certes, en ces dix ou quinze ans, le monde a connu d’énormes changements positifs. Cependant, le monde, malheureusement, n’est pas devenu plus sûr et plus stable. La mondialisation avec les différends et disproportions qui lui sont propres, a engendré de nouveaux problèmes, à la solution desquelles la communauté internationale n’était en fait pas prête. Le nombre des conflits régionaux non réglés augmente, de nouveaux foyers de tension apparaissent. Les défis et menaces globaux - terrorisme international, crime organisé transfrontalier, trafic de drogue - deviennent plus aigus. Un danger toujours plus grand provient de l’extension d’armes et de technologies militaires, y compris les AEM. 

Tout cela se passe sur le fond de la baisse évidente de la gestion des processus mondiaux, liée au passage trop long de l’ancien modèle bipolaire de l’ordre mondial au nouvel ordre mondial, dont les contours sont encore en formation. Sur cette base, s’est aggravée la lutte autour du choix des principes et voies fondamentaux de la garantie de la sécurité dans le monde.

Les controverses et les différends à ce propos ont été surtout évidents au cours de la crise irakienne. Cependant, la situation contemporaine dans le monde confirme en général la justesse du choix stratégique que nous avons fait, visant l’abandon de la confrontation, la défense des intérêts nationaux du pays par l’établissement des relations de partenariat avec tous les principaux centres du monde contemporain. Certes, l’application de ce cap exige un travail assidu et suivi. Comme l’a noté V.V.Poutine, Président de la Fédération de Russie, personne ne nous fait de cadeaux. Tout ce que la Russie a atteint, c’est uniquement grâce à nos propres efforts, à notre travail assidu.

En 2004, la politique étrangère de la Russie va résoudre les tâches principales ci-dessous :

1. Promotion de notre concept du futur ordre mondial, instauration du multipartite dans les relations internationales, consolidation du rôle de l’ONU et du droit international.

2. Poursuite des efforts de renforcement de l’unité de la communauté internationale dans l’intérêt de l’opposition aux nouveau défis et menaces de l’époque de la mondialisation, avant tout au terrorisme international.

3. Consolidation des régimes de la non-prolifération des AEM, y compris le règlement des problèmes nucléaires de l’Iran et de la RPDC.

4. Prévention et règlement des conflits régionaux : Proche-Orient, Irak, Kosovo, conflits dans l’espace de la CEI.

5. Approfondissement des processus d’intégration et développement des relations bilatérales dans l’espace de la CEI, prévention de la rivalité dans cette région entre la Russie et les USA et l’UE.

6. Développement du partenariat stratégique avec l’UE. Formation des espaces communs. Garantie des intérêts nationaux de la Russie dans le contexte de l’élargissement de l’UE. Avancement vers le régime des voyages sans visas.

7. Garantie d’un partenariat efficace avec l’OTAN. Solution des problèmes afférents à l’élargissement de l’alliance, y compris le problème du TFCE adapté et les projets de la reconfiguration de la présence militaire américaine en Europe. Interaction pratique dans la pacification et la lutte contre le terrorisme.

8. Consolidation ultérieure des relations russo-américaines (dans la lumière des résultats de la visite de C.Powell à Moscou).

9. Extension de la coopération avec les partenaires leaders de la Russie en Asie (RPC, Inde, Japon, autres pays).

10. Développement sur la base pragmatique des relations avec les états des autres régions (monde arabe, Amérique latine, etc.).

11. Intensification de la diplomatie économique, y compris dans le domaine énergétique, ainsi que dans le contexte de l’adhésion de la Russie à l’O.M.C.

12. Interaction avec l’Assemblée Fédérale dans les problèmes de la défense des droits des compatriotes et du renforcement de l’image positive de la Russie dans le monde.