« Les tendances dans ce domaine »

Le livre dirigé par James Dobbins [1], Le Rôle de l’Amérique dans la construction des nations, de l’Allemagne à l’Irak [2], devrait devenir une référence pour les questions de reconstruction des pays après des conflits. Les auteurs analysent les succès qu’ont été l’Allemagne et le Japon, les deux cuisants échecs qu’ont été la Somalie et Haïti, le succès mitigé en Bosnie, le succès modeste au Kosovo et une situation qui reste à définir en Afghanistan. Ils espèrent ainsi trouver une méthode adaptable à l’Irak.
Dobbins retient de l’exemple allemand qu’il est essentiel de restaurer la croissance économique et que les populations disposent de ce dont ils ont besoin. Le cas japonais prouve que la démocratie peut être construite dans des sociétés non-occidentales et que l’assignement des responsabilités de la guerre a un impact majeur dans le comportement du pays et dans ses relations étrangères au cours des décennies qui suivent. La Somalie démontre que pour réussir, il faut un commandement militaire unifié et qu’il faut de la sécurité dans le pays. Le cas haïtien démontre que les pays à reconstruire ont besoin d’une implication longue. L’Afghanistan, comme l’Irak, est une nation fictive qui ne dispose pas d’unité nationale et où la fidélité repose sur l’ethnie.
Si nous voulons réussir en Irak, nous devons parvenir à constituer un consensus national aux États-Unis pour demeurer longtemps dans le pays. Il faut également faire pression sur les voisins pour qu’ils ne le déstabilisent pas et il faut obtenir une aide internationale.