"L’objectif est de donner aux peuples des pays en développement les outils dont ils ont besoin pour saisir les possibilités qu’offre l’économie mondiale." (Discours du président Bush devant la Banque interaméricaine de développement, 14 mars 2002)

En février 2003, le président Bush a soumis au Congrès son plan pour un "Compte du millénaire" (MCA), stratégie inédite visant le développement qui tient compte des intérêts mutuels des pays industriels et des pays en développement. L’objectif du MCA est de réduire la pauvreté grâce à des investissements spécifiques, en accroissant de façon significative la croissance économique dans les pays qui en bénéficieront.

Le développement reposant sur l’adoption de politiques solides, le président a annoncé que le MCA serait consacré à des projets entrepris dans des pays qui gouvernent de façon équitable, investissent dans leur population, et encouragent la liberté économique. Le MCA accroîtra l’aide publique au développement de 50 % sur trois ans, laquelle atteindra 15 milliards de dollars d’ici l’année budgétaire 2006.

En dépit des progrès enregistrés par le développement, les défis demeurent impressionnants : plus de 1,2 milliard de personnes ont moins d’un dollar par jour pour vivre, plus de 800 millions de personnes souffrent de malnutrition, et la population mondiale augmentera de 2 milliards de personnes d’ici 2030. Il est indispensable d’avoir une croissance économique pour faire face à ces défis, mais l’expérience nous a montré que cette croissance n’est possible que lorsque les conditions propices à la croissance économique sont en place, entre autres une bonne gestion des affaires gouvernementales, des politiques cohérentes, et une productivité accrue grâce à un investissement dans l’éducation et les soins médicaux et dans la formation aux méthodes de gestion.

Tirant les enseignements des initiatives visant le développement entreprises depuis plus de cinquante ans, la stratégie des Etats-Unis comprend cinq éléments :

 La croissance : contrairement à d’autres programmes en vigueur ayant de nombreux objectifs, le MCA visera spécifiquement la croissance économique par le truchement d’investissements prudents dans l’agriculture, le développement du secteur privé, la bonne gouvernance, l’enseignement, les soins médicaux, et le parrainage des responsables locaux et des hommes d’affaires pour qu’ils se familiarisent aux méthodes de gestion.

 Sélectivité : les Etats-Unis fourniront une aide seulement aux pays qui auront montré qu’ils sont bien décidés à gouverner de façon équitable, à investir dans leur population, et à encourager la liberté économique. Pour que des pays bénéficient du MCA, la moitié des indices dans les trois domaines mentionnés, et l’indice concernant la lutte contre la corruption devront se situer au-dessus de la médiane. Les critères sur lesquels se baseront les Etats-Unis proviennent de sources indépendantes, telles que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, International Investor, Freedom House et la Fondation Heritage. Seuls les pays qui sont qualifiés pour recevoir des prêts de l’Association internationale pour le développement, ayant un revenu par habitant inférieur à 1.435 dollars, pourront bénéficier du MCA pour l’année budgétaire 2004. En 2006, tous les pays ayant un revenu par habitant inférieur à 2.975 dollars pourront en bénéficier. Les Etats-Unis comptent réserver une partie de leur aide publique aux pays qui pourraient presque se qualifier pour le MCA afin de les aider à améliorer leurs résultats dans les domaines où ils sont en retard.

 Véritable partenariat : oeuvrant en étroite collaboration avec le MCA, les pays devront identifier les principaux obstacles à leur propre développement, garantir la participation de la société civile et mettre au point un plan de collaboration avec le MCA répondant à leurs besoins particuliers.

 Approche commerciale : la participation au MCA exigera un niveau d’engagement élevé et un contrat public qui énoncera un certain nombre d’objectifs mesurables à atteindre et comprendra un calendrier, des progrès précis à réaliser, des informations de base, un plan pour la vérification financière, un mécanisme d’évaluation, et un plan de suivi pour soutenir la réalisation des objectifs une fois le contrat terminé.

 Responsabilité : les programmes continueront à être financés, si le Congrès autorise les déboursements, en vertu des termes énoncés dans le contrat entre le MCA et les pays à moins que ceux-ci n’aient pas respecté les conditions précisées dans le contrat en matière de résultats attendus. Les fonds liés à l’ensemble du contrat ou seulement à une partie peuvent être réduits ou coupés si un pays n’arrive pas à atteindre les normes financières établies ou à faire les progrès attendus.

La commission sénatoriale des relations étrangères et la commission des relations internationales de la Chambre des représentants ont toutes deux adopté des versions du projet de loi de création du MCA qui ont l’appui des deux partis. Il s’agit maintenant d’obtenir l’autorisation du Congrès et un financement, à temps si possible pour que le MCA puisse fonctionner dès octobre 2003.