Jeudi 19 février 2004, la Commission européenne a organisé un séminaire sur l’antisémitisme. Cela a permis de clarifier ce que nous savions déjà : l’Europe condamne l’antisémitisme. Dans le même temps cependant, l’Europe continue d’encourager ce qu’elle condamne avec sa politique au Proche-Orient et la guerre antisémite qu’elle finance via ses dons à l’Autorité palestinienne. Or, en mai 2002, Israël a apporté la preuve qu’une partie de ses fonds servait à financer le terrorisme. La Commission européenne a nié avoir eu connaissance de ces actes.
Au même moment, le Parlement européen souhaite instaurer une « force de l’ordre internationale » contre Israël, conduite ou recevant le soutien de l’Union européenne. Le gouvernement allemand est en train d’étudier la possibilité de participer à cette force, ce qui signifie que des soldats allemands pourraient à nouveau tirer sur des juifs, brisant un tabou qui existe depuis l’Holocauste. Idéologiquement, la majorité des Européens considère que l’existence d’Israël est la cause principale de la menace pour la paix mondiale. Les médias présentent également Israël comme un oppresseur en réactivant les stéréotypes antisémites et les théories conspirationistes sur le complot juif mondial. Depuis trois ans, la situation des juifs n’a cessé de se dégrader en Europe. Le rapport faisant le lien entre la haine envers Israël et la croissance de l’antisémitisme a été censuré.
Toutefois, un nouveau rapport de l’OLAF, l’Office européen de lutte anti-fraude, qui s’est penché sur l’utilisation des fonds de l’Union européenne par l’Autorité palestinienne pourrait changer les choses. L’OLAF a révélé qu’on avait perdu la trace de 300 millions de dollars, mais cette conclusion a été cachée en dépit des réactions de certains parlementaires européen allemands et autrichiens. Vu la proximité des élections, beaucoup espèrent que le scandale n’éclatera pas avant juin. Nous allons entendre des discours de solidarité avec le peuple juif et quelques changements de stratégie, mais le but restera le même : utiliser le Proche-Orient pour faire de l’Europe une superpuissance dominante.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Europe’s crocodile tears », par Ilka Schroeder, Jerusalem Post, 20 février 2004.