Q - Vous venez pour la première fois au Soudan. Est-ce que votre visite représente l’engagement d’une coopération plus étroite avec le Soudan ?

R - Bien sûr, vous savez que c’est la première visite d’un ministre français des Affaires étrangères au Soudan. C’est important pour le Soudan et c’est important pour la France, parce que nous avons des relations très anciennes entre nos deux pays et nous souhaitons travailler ensemble pour l’avenir de façon très intense.

Les relations entre les dirigeants de nos deux pays sont excellentes : le président El-Béchir est venu il y a quelques mois à Paris, il parle très souvent avec le président Chirac par téléphone. J’ai moi-même d’excellentes relations avec mon ami, Moustapha Othman Ismail, et nous avons régulièrement des rencontres, qu’il s’agisse de rencontres à New York ou à Paris. Nous dialoguons ensemble sur les grands sujets d’intérêt commun, bien sûr l’avenir du Moyen-Orient, la situation du Proche-Orient, du Golfe, l’ensemble de la situation régionale, les relations Ethiopie/Erythrée, la situation bien évidemment avec la Centrafrique, la Côte d’Ivoire, tous les problèmes généraux africains d’intérêt commun, la situation du Soudan lui-même, la perspective de paix et de réconciliation.

Vous savez que nous sommes très mobilisés pour encourager et favoriser une évolution dans ce sens. C’est un élément très important, un événement, devrais-je dire, pour la communauté internationale que cette marche maintenant confirmée vers la paix et nous souhaitons dans ce contexte pouvoir développer avec le Soudan l’ensemble de notre coopération. Nous avons déjà commencé dans le domaine économique, commercial, dans le domaine humanitaire. Nous voulons apporter ce soutien de la France. Vous savez que nous avons une coopération qui a été en augmentation constante au cours de ces dernières années, mais nous voulons faire davantage car nous sommes convaincus que le Soudan a un rôle très important à jouer sur le plan régional, sur le plan de la stabilité de l’ensemble de cette région, et c’est évidemment pour nous un partenaire important.

Q - La France propose un partenariat conditionné. Pouvez-vous l’expliquer ?

R - Ce partenariat est conditionné par une seule chose avec le Soudan, c’est par l’amitié, l’amitié qui est la nôtre et quelle que soit la nature des difficultés pour le Soudan, qui sort de nombreuses années d’épreuves. Il y a un chemin avec les institutions financières internationales, il y a un chemin vis à vis de l’ensemble des grands partenaires économiques européens. Et bien, nous voulons aider le Soudan dans son dialogue avec l’ensemble de ces institutions, l’ensemble de ces Etats. Nous sommes convaincus qu’il y a beaucoup à faire, compte tenu de la capacité, de la richesse en hommes que représente le Soudan, de la richesse évidemment aussi de l’ensemble du pays. Compte tenu de ces enjeux, de ces enjeux si importants pour la paix, pour la stabilité de la région, je crois que chacun d’entre nous est mobilisé.

Q - Le Soudan souhaite adhérer à la Francophonie. Pourra-t-il un jour être membre à part entière ?

R - C’est une perspective qui s’ouvre. Chacun sait que le Français est important pour ce pays et nous sommes tout prêts à l’étudier avec l’ensemble des autres partenaires de la Francophonie bien évidemment. C’est une bonne nouvelle que cette aspiration du Soudan et nous souhaitons que tout cela puisse continuer d’avancer.