La crise en Haïti fait écho à la violence de la naissance, il y a deux siècles, de ce qui fut la première république noire indépendante.
Un petit prêtre catholique à l’air studieux ayant la couleur de la sous-classe des esclaves s’est attaqué à l’aristocratie à la peau plus pâle qui domine l’économie à son seul profit. Il a mené une révolte semblable à celle de l’indépendance. Jean-Bertrand Aristide a été élu, en 1990, seulement quelques mois après avoir dénoncé les élections comme un tour de la bourgeoisie. 14 ans plus tard, on est malheureusement obligé de constater qu’il est rentré dans le système, qu’il s’appuie sur des milices et qu’il a fondé une kleptocratrie dans la plus pure tradition haïtienne.
Les troubles n’ont pas commencé, comme on l’affirme, avec les élections truquées de 2000 qu’Aristide auraient gagnées de toutes façon. Le vrai début de la crise a été la prise de contrôle de la police par Aristide et les assassinats d’opposants. L’opposition actuelle ne vaut cependant pas mieux. L’aristocratie mulâtre a aujourd’hui une occasion d’utiliser les noirs pour se débarrasser d’Aristide qu’elle déteste. Dans ce mouvement, les faibles démocrates ont peu de chances et risquent, comme Aristide, d’être dévorés par le système.
Les Haïtiens ne voient pas la situation ainsi et continuent de blâmer l’étranger pour ce qui leur arrive. En réalité, Aristide a utilisé les sanctions états-uniennes qui ont suivi le trucage des élections pour justifier son incompétence. Pour s’en sortir Haïti a besoin d’une aide massive et que la classe dirigeante rende des comptes.
" Haiti Bleeds on an Altar of Savior Politics ", par Greg Chamberlain, Los Angeles Times, 27 février 2004.
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