La capture ou la mort de Ben Laden est l’un des objectif principaux de l’armée états-unienne et elle pourrait avoir un impact positif sur la guerre au terrorisme, mais cet impact ne serait pas énorme contre la violence jihadiste.
Dans certains cas, l’arrestation d’un dirigeant terroriste a mis fin aux activités de son organisation comme ce fut le cas pour le sentier lumineux au Pérou, le PKK en Turquie, les partisans de Saddam Hussein en Irak, la Fraction armée rouge allemande ou la secte Aum au Japon. On peut penser que les résultats seraient identiques avec les Tigres Tamoul au Sri Lanka. Toutefois, dans le cas de Ben Laden, la disparition ne détruirait pas Al Qaïda, qui a d’autres dirigeants. En outre, Al Qaïda est plus une idéologie qu’un mouvement et elle n’est pas la seule organisation contre laquelle il faut lutter. Si on veut vraiment vaincre le terrorisme, il ne faut pas se contenter de supprimer les dirigeants, il faut identifier les idées et les vaincre.
La capture de Ben Laden pourrait en réalité avoir un impact en permettant la réélection de George W. Bush contre John Kerry. En effet, le candidat démocrate n’a pas tiré les enseignements du 11 septembre 2001. La capture de Saddam Hussein avait fait capoter la campagne de Howard Dean et celle de Ben Laden pourrait faire chuter John Kerry. C’est en cela qu’elle est un impératif.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Capturing Bin Laden isn’t enough », par Daniel Pipes, Jerusalem Post, 10 mars 2004.