Sans préjuger de sa responsabilité dans les attentats de Madrid, Javier Marias condamne l’ETA pour ses crimes passés dans une tribune publiée par quatre quotidiens. Face à la barbarie, la raison s’efface devant l’esprit de vengeance. C’est d’ailleurs précisément ce que souhaite provoquer ceux qui font usage du terrorisme. Car le propre des conflits qui se transforment en guerres, c’est de contraindre les acteurs à choisir leur camp, sans aucune place pour les nuances.
Le président Oscar Arias, Prix Nobel de la paix, relativise dans le Washington Post les descriptions d’Haïti sous la présidence de Jean-Bertrand Aristide. Il souligne que les forces armées et la police locales ont terrorisé la population sous les dictatures successives et que le président Aristide est parvenu à dissoudre la première, mais pas à civiliser les agissements de la seconde. Il relève également que la crise économique est la conséquence de sanctions internationales difficilement justifiables à un moment où le pays avait précisément besoin d’aide. Enfin, il rappelle la responsabilité de la France et des Etats-Unis dans les drames précédents et met en garde contre une restauration des forces armées par les rebelles.
L’éditorialiste d’El Pais, Javier Marias, publie simultanément une tribune dans le New York Times, La Repubblica et le Frankfurter Algemeine Zeitung. Bien qu’il ne préjuge pas des commanditaires, il réagit aux attentats de Madrid pour condamner l’ETA au nom de ses crimes passés. On le voit, face à la barbarie, la raison s’efface devant l’esprit de vengeance. C’est d’ailleurs précisément ce que souhaite provoquer ceux qui font usage du terrorisme, dans quelque pays que ce soit. Car le propre des conflits qui se transforment en guerres, c’est de contraindre les acteurs à choisir leur camp, de manière dichotomique, sans aucune place pour les nuances.
Six intellectuels de la gauche italienne s’indignent dans Libération du traitement des « années de plomb » par la presse française. À l’occasion de l’incarcération de Cesare Battisti, ancien militant des Brigades rouges réfugié en France, on a présenté l’Italie de cette période comme très éloignée de la démocratie. Ces intellectuels récusent cette analyse et justifient les décisions de justice à l’encontre des anciens terroristes.
Caricatural, Robert Spencer de l’ultra-conservatrice Free Congress Foundation anime désormais un « observatoire du Jihad ». C’est à ce titre qu’il alerte les lecteurs du Washington Times sur les activités des jihadistes sur le territoire des États-Unis. On frémit devant la gravité des accusations : la pratique du paintball, la revente illicite de cigarettes et l’apologie du Hamas.
Le sénateur Richard G. Lugar appelle le gouvernement serbe à se tourner vers l’Occident pour éviter une régression économique et politique. Mais, dans l’International Herald Tribune, il conditionne l’aide étrangère à l’appui de Belgrade au Tribunal pénal international (qui ne parvient pas à prouver la responsabilité de Milosevic dans des crimes contre l’humanité) et à accepter le nouveau statut du Kosovo (c’est-à-dire à terme son rattachement à une entité albanaise).
Cette prétention de l’Empire à décider pour le reste du monde se retrouve partout, et prioritairement aujourd’hui dans le monde arabe.
L’ambassadeur saoudien Fouad Sadek Mufti interprète le projet états-unien de « grand Moyen-Orient » comme une nouvelle tentative d’empêcher l’émergence d’un bloc arabe. Il relève dans Dar Al-Hayat qu’un tel projet n’a de sens que construit localement et hors de l’occupation sioniste.
Bien qu’elle soit sous contrat du département de la Défense, Bathsheba Crocker ne se prive pas de critiquer la prétendue constitution irakienne. Ce texte, note-t-elle dans le Los Angeles Times, n’a de constitution que le nom et ne règle aucun problème. Il permet juste de prolonger le mandat du Conseil de gouvernement provisoire mis en place par la Coalition.
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