En dépit des morts causées par cette politique, on entend certains affirmer qu’Israël doit continuer à sévir à Gaza pour ne pas répéter « l’humiliante retraite » du Sud Liban en mai 2000. Il faut pourtant rappeler que la politique israélienne de prévention des attentats a échoué depuis que les enfants de Gaza se retrouvent à lutter avec des cailloux contre des chars.
En effet, cela a créé une guerre asymétrique et le propre de ce type de guerre n’est pas que le caractère disproportionné des moyens, c’est aussi la différence d’objectifs entre les belligérants. Aussi, tant que cette situation perdurera, les Palestiniens verront comme une victoire le fait d’infliger un maximum de souffrance aux Israéliens tout en échappant aux raids de représailles. Il ne faut pas baisser la garde face au terrorisme, mais il faut mieux cibler les terroristes. En outre, mon expérience personnelle m’a appris que les Palestiniens acceptent tacitement la lutte anti-terroriste israélienne si elle s’accompagne d’un processus de paix.
Le Hamas affirmera peut-être que le retrait d’Israël de Gaza est une victoire, mais quoi qu’il en soit la politique actuelle renforce déjà les rangs de cette organisation. Israël doit donc représenter son retrait de Gaza comme une étape dans le processus de réconciliation avec les Palestiniens. Cela trouvera un écho favorable à Washington et en Europe si le gouvernement d’Ariel Sharona vraiment décidé d’abandonner la Cisjordanie et Jérusalem Est dans le cadre d’un accord.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Keep the gloves on in Gaza », par Ami Ayalon, Jerusalem Post, 14 mars 2004.