Comme nous vous l’annoncions dans notre article « France : La « guerre au terrorisme » entre en campagne », les personnalités atlantistes de l’Union pour un Mouvement populaire, le principal parti de droite français, utilisent pour leur promotion personnelle la « guerre au terrorisme ». Après avoir dénoncé le supposé laxisme des autorités parisiennes face aux risques d’attentats et mis en avant ses contacts aux États-Unis comme preuve de son engagement sur cette question, le député de Paris, Pierre Lellouche, s’est à nouveau illustré sur ce point dans un reportage diffusé dans le journal de 20 heures de la seconde chaîne publique française, France 2.

Le dimanche 9 octobre 2005, le deuxième journal télévisé le plus regardé de France diffusait un reportage sur le voyage de MM. Pierre Lellouche, Ted Turner et Sam Nunn au Kazakhstan à l’initiative de la Nuclear Threat Initiative (NTI). Une cérémonie officielle marquait la reconversion de l’usine nucléaire d’Ulbinsk dans l’Est du Kazakhstan. L’uranium militaire qui s’y trouve encore subira de multiples transformations afin de n’être utilisable qu’exclusivement dans le domaine civil. La cérémonie était orchestrée par le président kazakh Nursultan Nazarbayev, en pleine campagne électorale pour sa réélection le 4 décembre 2005 prochain. Ted Turner est le PDG de CNN et Sam Nunn est ancien sénateur démocrate, tous deux co-président la NTI, organisme spécialisé dans la propagande autour de la menace nucléaire non-étatique. Pierre Lellouche est administrateur de la NTI. Celle-ci est en fait un programme externe du CSIS (Center for Strategic and International Studies).

Le reportage relayait complaisamment les thèses de l’organisation sur l’imminence du danger terroriste nucléaire et le péril nucléaire iranien. Il s’agit d’une étape de plus dans le plan média atlantiste visant à développer la peur du péril terroriste dans l’opinion française.