« Il faut un sursaut de la communauté internationale avant l’échéance du 30 juin »

La communauté internationale doit s’unir pour répondre aux menaces d’un monde plus instable et dangereux et pour refonder l’ordre international. La guerre d’Irak n’a pas conduit à plus de stabilité. Ce pays, où le terrorisme n’existait pas, est aujourd’hui l’un des principaux foyers du terrorisme mondial. La tragédie de Madrid montre que l’Europe n’est pas épargnée.
La page de la dictature en Irak a été tournée, mais il est urgent de créer les conditions de la sécurité et de la stabilité. Il faut retrouver l’unité que la communauté internationale avait au lendemain du 11 septembre. Les déclarations de M. Zapatero sur un possible rapatriement du contingent espagnol marquent bien la nécessité d’un sursaut de la communauté internationale. Pour combattre le terrorisme, il faut une coopération renforcée des polices, des services de renseignement et de la justice et il faut démanteler les réseaux financiers. Il est également essentiel d’apporter des solutions politiques à la crise d’Irak et du Proche-Orient.
En Irak, il faut accélérer le mouvement pour rendre le pouvoir aux Irakiens et il faut une conférence internationale qui permettra de créer une dynamique nationale, régionale et internationale en faveur de la reconstruction. Il faut une nouvelle résolution du Conseil de sécurité qui déterminera les modalités de désignation d’une autorité irakienne intérimaire représentative et légitime. La présence de forces de maintien de l’ordre aura alors une autre signification car elle sera demandée par une autorité légitime. Ce cadre peut aussi éloigner le risque de guerre civile. Aujourd’hui, les États-Unis ont compris qu’ils devraient se tourner vers l’ONU.
Nous discutons avec Washington sur le plan de « Grand Moyen-Orient ». Nous devons répondre aux aspirations des peuples du Moyen-Orient en prenant en compte les situations de chaque pays du partenariat euro-méditerranéen et le règlement du conflit israélo-arabe. La France exprime toutefois des réserves sur l’engagement de l’OTAN dans cette région. Nous n’estimons pas que les évolutions de comportement de la Libye, visibles depuis plus d’un an, et de l’Iran sont le fruit de la Guerre d’Irak.