Plus d’une semaine après l’horreur qui a tué 200 personnes et blessé 1600 autres, je suis encore sous le choc comme tout mon pays. Nous continuons à nous interroger sur les raisons de ce carnage. Même si les attentats sont probablement le fait des islamistes, peut-être liés à Al Qaïda, d’autres pistes sont explorées.
Certains ont, de façon simpliste, affirmé que nous étions frappés en raison du soutien de l’Espagne à la guerre d’Irak. Je m’élève contre ce syllogisme qui mène sur une voie dangereuse : il nous pousse à croire que les excuses avancées par les terroristes sont les vraies raisons du terrorisme. Ils nous pousse à vouloir apaiser la bête alors que justement elle se nourrit de l’apaisement. Les réclamations des terroristes ne sont que des moyens de déstabiliser les démocraties pour imposer un califat islamiste sur la communauté des croyants.
Malgré tout, nous continuons à apaiser la bête et l’Espagne a fait perdre un parti à l’excellent bilan économique et à qui la victoire électorale était promises. Nous avons fait des erreurs dans les informations transmises à la presse, mais rien n’a été fait par mauvaise foi. Les socialistes ont gagné et maintenant, ils doivent agir avec prudence concernant leur promesse de retrait des troupes d’Irak. Les terroristes sont obsédés par la perte de Grenade et l’Espagne a participé au démantèlement de groupes terroristes. Il ne faut donc pas exagérer les liens entre les attentats et la présence espagnole en Irak. Il ne peut y avoir d’apaisement des terroristes et les démocraties doivent s’unir dans le combat contre eux.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« It’s Folly to Think They Struck Us Simply for Iraq », par Gustavo de Arístegui, Washington Post, 21 mars 2004.