Il y a un an, le gouvernement cubain menait des arrestations contre son opposition pacifique en condamnant 75 de mes frères et sœurs à des peines allant jusqu’à 28 ans de prison. J’ai été épargné, peut-être parce que cela faisait moins d’un an que j’avais été libéré après avoir passé quatre ans en prison pour sédition.
Le gouvernement a espéré que l’invasion de l’Irak allait détourner l’attention de son combat contre une opposition revigorée par le Projet Varella. Mais Castro s’est trompé et les médias internationaux ont couvert la répression. Cela a entraîné des condamnations qui ont empêché Cuba de bénéficier de l’accord de Cotonou avec l’Union européenne. Beaucoup d’intellectuels internationaux, qui jusqu’ici soutenaient Cuba, ont condamné cette répression.
Le gouvernement cubain, mené par l’irrationalité et la haine, n’a pas vu les conséquences. Aujourd’hui, il y a une grande campagne internationale pour libérer les opposants et, à Cuba, l’opposition poursuit son action, même discrètement. Nous la continuerons contre un gouvernement dont la rhétorique anti-impérialiste cache de moins en moins la nature.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« Castro’s Latest Victim : Himself », par Vladimiro Roca, New York Times, 22 mars 2004.