Le 11 mars, L’Espagne a subi la pire attaque terroriste de son histoire et l’une des plus sanglantes que le monde ait connu. Cet attentat lâche avait pour but de tuer le plus grand nombre de personnes possibles et, par la terreur, de porter un coup mortel à nos libertés et à nos droits. De ce jour, nous avons retenu que nous devions affronter le terrorisme et qu’on ne peut pas négocier avec lui. Ce jour-là, nous avons vu à la fois l’horreur du terrorisme, le dévouement des Espagnols et le professionnalisme de nos services d’urgences. C’est ce courage qui doit nous inspirer dans notre combat pour la liberté.
Suite aux attentats, les Espagnols souhaitaient la vérité et c’est ce que mon gouvernement leur a donné. Quand, dans les premières heures, la piste d’ETA était privilégiée, compte tenu des 800 meurtres commis dans l’histoire de ce groupe et des récentes arrestations de militants projetant un attentat impliquant 500 kg d’explosifs, c’est cette piste que nous avons présenté au public. Le gouvernement ne fut pas le seul à accuser l’ETA et le seul dirigeant politique à nier la responsabilité d’ETA était le chef de Batasuna, un parti interdit en raison de ses liens avec les terroristes. Toutefois, nous n’avons pas fait mystère de la découverte, dans l’après-midi, d’une camionnette contenant des détonateurs et une cassette en arabe. Cela ouvrait de nouvelles perspectives et nous n’avons rien caché à la population, tout comme nous avons fait part des avancées de l’enquête progressivement à la population.
Alors que nous étions soucieux de la transparence de notre action, l’opposition nous a accusés de manipulation et de dissimulation d’information et a retourné la colère de l’opinion contre le gouvernement pendant que nous étions en train d’essayer de retrouver les coupables. Ma carrière politique a été dédiée à l’honnêteté et mon gouvernement n’a pas menti. Les accusations dans ce sens visant à obtenir des bénéfices partisans sont intolérables, mais cela ne retire rien à la légitimité de l’élection.
Nous devons rester unis et combattre le terrorisme. Nous devons défendre nos libertés et ce combat, comme je l’ai dit dès le 11 septembre, n’appartient pas qu’à une seule nation.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)
The Scotsman (Royaume-Uni)

« The Truth About 3/11 », Wall Street Journal, 24 mars 2004. Cette tribune a été publiée également sous le titre « My country must not abandon the battle », dans The Scotsman, 25 mars 2004.