Alors que le Conseil de sécurité débat du rapport Mehlis, il est bon de réfléchir au meilleur et au pire scénario. Dans le meilleur des cas, le Conseil de sécurité demandera une coopération à la Syrie, que celle-ci acceptera, autorisant les inspecteurs à interroger les suspects. Dans le pire des cas, la Syrie est condamnée par le Conseil de sécurité, puis Damas défie cette organisation et est puni. Aucun de ces scénarios n’est satisfaisant.
Il faut se souvenir que l’assassinat d’Hariri est la conséquence inévitable d’un modèle politique mis en place par la Syrie, qui fait que l’assassinat est une pratique routinière. La Syrie a conçu un système basé sur la violence et la répression. Tant que le système existe, les crimes et violences continueront, que la Syrie soit responsable de l’assassinat d’Hariri ou pas. Or, paradoxalement, le régime de Damas pourrait gagner du temps en « coopérant ». Pendant ce temps, les dirigeants libanais affiliés à la Syrie continueraient leur travail au Liban ; la Syrie continuerait d’appuyer le Hezbollah et les terroristes d’Irak et les opposants resteraient en prison. Si la Syrie coopère, il faudra des années pour mettre fin à cela. De même, si des sanctions sont décidées, cela ne mettra pas fin au régime, qui ne changera pas de comportements.
La seule issue positive serait un changement de régime.

Source
Gulf News (Émirats arabes unis)
Gulf News est le principal quotidien consacré à l’ensemble du Golfe arabo-persique, diffusé à plus de 90 000 exemplaires. Rédigé à Dubaï en langue anglaise, il est principalement lu par la trés importante communauté étrangère vivant dans la région.

« Punishing Syria will boomerang », par Amir Taheri, Gulf News, 26 octobre 2005.