Lors de la conférence internationale Axis For Peace, la directrice de l’hebdomadaire uruguayen Brecha, Yvonne Trias, s’est indignée des accusations d’antisémitisme dont font l’objet les intellectuels opposés à la politique d’Israël vis-à-vis des Palestiniens. « J’ai été mise sur une liste noire de personnes qualifiées d’“antisémites” par un intellectuel juif », a regretté la directrice du grand hebdomadaire de la gauche uruguayenne, à la réunion organisée par le Réseau Voltaire, les 17 et 18 novembre 2005 à Bruxelles. « En Uruguay, mon journal a été accusé d’antisémitisme parce qu’il critique la politique israélienne. Il a fait l’objet d’une intense campagne de dénigrement. Nous avons été traités d’“antisémites” et même de “négationnistes” ! Lorsque cette campagne a été déclenchée, nous avons reçu des pressions de toutes parts. Une avalanche de courriers nous est parvenue. Des lecteurs ont annoncé qu’ils allaient se désabonner. Des membres de la gauche sont venus nous voir afin que nous renoncions à nos positions critiques. Mais tout qualifier d’antisémite est un acte grave qui rend vain la lutte contre le véritable antisémitisme. » Brecha, l’unique organe de presse latino-américain sans mécène, élit sa direction par un vote de toute la rédaction. Yvonne Trias fut prisonnière politique durant la dictature militaire en Uruguay (1973-1985) puis conseillère municipale du Frente Amplio à Montevideo. Elle est par ailleurs directrice-adjointe de l’Union Latine à Montevideo et membre fondatrice de plusieurs réseaux de presse dans son pays.