La fin de la Guerre froide et la globalisation ont mis en place un environnement stratégique global dominé par une seule puissance alors que, dans le domaine économique, le monde est devenu multipolaire et interdépendant. Cette situation a créé un fossé entre les États-Unis et les autres pays prospères et entre les pays développés et les pays en voie de développement. Dans ce dernier domaine, il faut voir la mondialisation comme une occasion de réduire les inégalités. Sur les deux fossés qui se sont creusés, l’Australie, pays développé et puissance moyenne, a un rôle à jouer.
Les travaillistes tiennent à l’alliance avec les Etats-Unis, mais nous envisageons cette relation comme un partenariat entre pays égaux. Contrairement aux conservateurs, les travaillistes estiment que les forces australiennes doivent servir avant tout à la défense nationale. Elles ne doivent pas être un contingent expéditionnaire associé aux États-Unis comme nous l’avons été au Vietnam et en Irak. Nous devons avoir une politique étrangère souveraine et, dans la guerre au terrorisme, nous devons d’abord nous préoccuper du front intérieur.
L’une des premières décisions d’un gouvernement travailliste aujourd’hui serait de retirer nos troupes d’Irak. La guerre dans ce pays a été menée sur la foi de fausses suppositions et a accru la menace terroriste tout en détournant des fonds qui auraient pu servir à la combattre. Le manque de remords du gouvernement de John Howard est troublant. Les travaillistes ont un plan de sortie d’Irak qui commencera après le transfert de souveraineté et aboutira au départ des troupes avant Noël.
Nous devons concentrer nos ressources là où notre intérêt prévaut et développer les activités des institutions internationales.

Source
The Age (Australie)

« A Labor view of the world », par Mark Latham, The Age, 8 avril 2004. Cette tribune est adaptée d’un discours prononcé le 7 avril 2004 au Lowy Institute de Sydney.