On pouvait se douter de l’actuelle insurrection en Irak, il y a un an déjà, en relevant, comme je l’avais fait en avril 2003, que les chiites chantaient « Non à l’Amérique, non à Saddam, oui à l’islam » lors du pèlerinage de Nadjaf. Deux facteurs m’avaient fait envisager une résistance irakienne.
Premièrement, à force de nous concentrer sur la seule chute de Saddam Hussein, les Irakiens se sont sentis libérés et pas vaincus. Ils n’acceptent donc pas l’occupation. En outre, en tant que peuple majoritairement musulman, les Irakiens ne supportent pas d’être gouvernés par des non-musulmans. Pour eux, cette situation est une abomination, une inversion blasphématoire des commandements divins.
Cet état d’esprit explique pourquoi les Européens, durant leur période d’extension coloniale ont consciencieusement évité les territoires à majorité musulmane jusqu’en 1830 quand la France s’attaque à l’Algérie. Il fallut 17 ans aux Français pour contrôler la seule région côtière. Finalement, la France ne parvint jamais vraiment à vaincre la résistance et ils quittèrent le territoire en 1962. Avant les États-Unis, la France de Bonaparte avait également tenté d’aider une population, celle d’Égypte, à renverser un tyran. La présence française ne fut pas acceptée pour autant.
Il faut retenir les leçons de l’histoire et les États-Unis doivent quitter l’Irak le plus vite possible après avoir installé au pouvoir un homme fort irakien aux orientations démocratiques.
« Why Iraq rebels », par Daniel Pipes, Jerusalem Post, 15 avril 2004.
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