Les journaux n’ont pas noté qu’en 2002 moins de personnes sont mortes à cause des guerres que lors des années du siècle précédent. En 2002, 25 000 personnes sont mortes, ce qui n’est qu’un dixième des victimes annuelles de la guerre dans les années 90. Même le 11 septembre, la guerre en Afghanistan et en Irak n’ont pas inversé le déclin.
Cela est dû au fait que peu de guerres commencent aujourd’hui et que, surtout, beaucoup de guerres prennent fin. C’est particulièrement vrai en Afrique : les guerres en Angola, au Congo et au Soudan sont finies ou sur le point de l’être, la Sierra Leone et le Libéria semblent s’apaiser. Cette tendance touche aussi l’Europe et l’Asie. Ce faible nombre de morts ne veut cependant rien dire en lui-même car un constat similaire avait été fait en 1914 par la Carnegie Endowment for International Peace (CEIP). Une seule chose est sûre : beaucoup de conflits sont sur le point de se terminer et des millions de vies ont été sauvées.
Pour s’assurer de ces résolutions de conflits, le Conseil de sécurité de l’ONU crée des forces de maintien de la paix mais, du fait de leurs multiplications, elles sont sur-déployées. Aujourd’hui elles travaillent à 15 missions de maintien de la paix et elles regroupent 50 000 hommes, pour la plupart issus des pays en voie de développement avec en tête des pays représentés l’Inde et le Bangladesh. Ces missions pourraient coûter quatre milliards de dollars. Ce n’est qu’1 % du budget annuel de l’armée états-unienne, mais c’est beaucoup pour l’ONU.
Notre action doit être menée selon quatre principes :
 L’ONU ne s’engage que pour sauvegarder une paix quand il y a une paix à sauvegarder, elle ne s’engage pas dans un conflit.
 Il faut développer les partenariats régionaux de maintien de la paix.
 Il faut que les États tiennent leurs engagements lorsqu’ils sont engagés dans une mission.
 Il faut des engagements longs.

Source
International Herald Tribune (France)
L’International Herald Tribune est une version du New York Times adaptée au public européen. Il travaille directement en partenarait avec Haaretz (Israël), Kathimerini (Grèce), Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne), JoongAng Daily (Corée du Sud), Asahi Shimbun (Japon), The Daily Star (Liban) et El País (Espagne). En outre, via sa maison-mère, il travaille indirectement en partenarait avec Le Monde (France).

« A plan to strengthen UN peacekeeping », par Jean-Marie Guéhenno, International Herald Tribune, 19 avril 2004.