Prononçant son discours relatif à la stratégie « nucléaire », Jacques Chirac s’adressait, très probablement, à Ahmadinejad. C’est le seul élément à qualifier de « nouveau » dans son discours. Vu que ce n’est pas la première fois que le président français parle de la nécessité de revoir la stratégie nucléaire de son pays. Cette nouvelle intervention du président coïncide avec des développements politiques précisant les destinataires de ce message. Ce dernier peut être divisé en deux parties : une ferme et l’autre inconstante.
La première partie se résume dans le fait que le « nucléaire » demeure le centre de la défense stratégique de la France et de ses intérêts vitaux. Par ailleurs, Chirac avait opté pour un système mondial basé sur les principes du droit international et de la sécurité collective. Refusant ainsi toute mesure unilatérale non-conforme aux règlements de l’Organisation des Nations-Unies. De même, il a confirmé, en maintes reprises, que le modèle de gouvernance français permet au président d’être la dernière référence pour estimer et décider.
La nouveauté réside dans le fait que la République française doit s’adapter aux changements sur la scène internationale. Le premier changement, si on peut l’appeler ainsi, est la menace provenant des grandes forces ennemies. Le nucléaire français était à la base une tentative du général De Gaulle d’obtenir une indépendance militaire dans le cadre de la coalition politique atlantique. Les menaces de Chirac peuvent être justifiées par l’existence de mouvements radicaux promettant une guerre de civilisations, des cultures et des religions. Le « terrorisme » est donc le nouvel ennemi qui peut être personnifié dans un État. De plus, l’état d’inflation caractérisant l’économie mondiale, entre autres, annonce une situation d’instabilité dans les années à venir.
Dans de telles circonstances, où la force est un indicateur d’existence permettant de dicter les ordres et de se mettre à l’abri de tout risque étranger, Chirac n’avait pas d’autres options que de rappeler l’importance du dispositif nucléaire que la France est en train de développer.

Source
Newsabah (Irak)

« شيراك « والنووي :التصلب واللاتسامح يقودان إلـــى الاعمـــال الجنـــونـيـة » », par Joseph Samaha, Newsabah, 27 janvier 2006.