Sidney Blumenthal observe que pour obtenir les informations qu’il relate dans son dernier livre, Bob Woodward devait être renseigné par Colin Powell. L’ouvrage nous apprend donc ce que Powell pense de l’équipe dans laquelle il travaille, de son idéologie et de ses méthodes, au point de désigner les néo-conservateurs qui gravitent autour du vice-président Dick Cheney comme le " « Bureau de la Gestapo ». Une analogie qui ne doit rien à la dérision.
Gareth Evans et Stephen Ellis de l’International Crisis Group reviennent dans Le Monde sur la tragédie rwandaise. Ils s’appuient sur la version communément admise des événements dans le monde anglo-saxon : le génocide n’est pas le fruit d’un plan déterminé, mais la conséquence d’une idéologie de haine. Sur cette base, il faut admettre qu’il eut été possible d’intervenir pour s’y opposer. Toutefois l’idéologie kouchnérienne du droit d’ingérence est aujourd’hui rejetée par tous, tant on a pu vérifier sa fonction coloniale. Les deux auteurs proposent donc de trouver une base juridique nouvelle à ce type d’intervention. Ils préconisent de poser la responsabilité des gouvernements à protéger leur population et le droit de la communauté internationale de se substituer à eux si leur carence est constatée. Cette manière de voir repositionne la question du domaine moral, sinon paternaliste, du kouchnérisme vers le champ politique de la légitimité du pouvoir.
The Independent reproduit des extraits de l’intervention de Chris Cramer, directeur exécutif de CNN international, au Congrès Newsworld de Singapour. Il souligne que les journalistes sont devenus des cibles dans les derniers conflits, au point que leur chance de survie est huit fois moindre que celle des GI’s engagés dans les combats. Il s’abstient d’indiquer d’où viennent les tirs, mais cela est suffisamment connu : un journaliste non-embarqué dans les troupes de la Coalition est considéré comme trop indépendant et dangereux pour la communication de la Coalition.
Le totalitarisme du régime Bush n’est plus seulement dénoncé de l’extérieur, par ceux qui en sont victimes, mais aussi de l’intérieur par ceux qui ne voudraient pas en être complices. Sidney Blumenthal, ancien conseiller de Bill Clinton, observe dans le Guardian que pour obtenir les informations qu’il relate dans son dernier livre, Bob Woodward devait être renseigné par Colin Powell. Une remarque qui d’ailleurs peu s’appliquer non seulement à Plan d’attaque, mais aussi à son livre précédent, Bush s’en va-t-en guerre. Il nous apprend donc ce que Powell pense de l’équipe dans laquelle il travaille, de son idéologie et de ses méthodes, au point de désigner les néo-conservateurs qui gravitent autour du vice-président Dick Cheney comme le « Bureau de la Gestapo ». Une analogie qui ne doit rien à la dérision.
Comme pour illustrer le niveau auquel les néo-conservateurs ont abaissé le débat politique, Max Boot vient à la rescousse d’Halliburton, la société dont Dick Cheney fut le PDG, dans le Los Angeles Times. Dans cette campagne électorale où il se permet tous les coups, il commence par stigmatiser des propos attribués à John Kerry avant de souffler qu’ils sont d’Oussama Ben Laden. En s’en prenant à la société Halliburton, les démocrates seraient donc les alliés objectifs des terroristes.
Michael Ancram, « ministre » des Affaires étrangères du cabinet fantôme, se gausse dans le Guardian de la dernière volte-face de Tony Blair. Après s’y être farouchement opposé, le Premier ministre a décidé de convoquer un référendum sur la Constitution européenne. Cependant, si le non l’emportait, il ne serait pas interprété par tous de la même manière. Pour les travaillistes, cela signifierait qu’il faut modifier le texte de Constitution, tandis que pour les conservateurs cela voudrait dire que les britanniques refusent le principe d’une Constitution et d’une Union supra-nationale.
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