Pour « épargner le sang français » le général Mangin (surnommé le « broyeur de Noirs » en Afrique), lance en 1916 une campagne d’incorporation de force au Soudan, en Haute Volta et en Côte d’Ivoire afin de recruter plus de 200.000 tirailleurs sénégalais. Le 22 avril, à Ypres, les « noirs et arabes » sont les premiers gazés de la Grande Guerre, tandis que du 16 au 30 avril, des milliers d’Africains sont massacrés dans l’Aisne, au Chemin des Dames afin de « tester la qualité des positions ennemies ». Les Allemands, bien protégés dans les cavernes du plateau de Craonne, accueillent les fantassins au fusil mitrailleur. Loin de reconnaître son erreur, Nivelle continue sa vaine offensive.45% des effectifs ne se relèvent pas de cette catastrophe dont la presse dissimule l’ampleur. Le député des quatre communes du Sénégal, Blaise Diagne proteste à l’Assemblée contre le « massacre » de ses compatriotes. En mai 1917, les soldats se révolteront contre « le boucher Nivelle » et refuseront de se battre. Nivelle est destitué, Clémenceau rétablit l’ordre en fusillant les mutins... les Noirs meurent dans l’indiférence et l’oubli