Alors que nous nous concentrons sur la menace terroriste, nous ne reconnaissons pas que le plus grand danger contre les États-Unis ce sont les milliers de missiles nucléaires russes qui nous visent. Malgré la fin de la Guerre froide, les États-Unis et la Russie n’ont pas beaucoup changé les cibles de leurs missiles en 15 ans.
Beaucoup croient que le risque d’attaque nucléaire a disparu alors que New York est encore visée par une dizaine d’armes nucléaires. New York n’est pas la seule cible et, d’après le National Ressources Defense Council, la plupart des 8200 bombes russes visent les États-Unis et 7000 bombes états-uniennes visent la Russie. Sur ces 7000, 2500 peuvent être lancées en trois minutes, frappant la Russie entre 15 et 30 minutes plus tard. Le système de lancement russe est à peu près analogue.
La difficulté de garantir le système informatique des attaques de terroristes ou de hackers rend cette situation alarmante. C’est une menace pour toute la planète et le Congrès doit s’en occuper. Il faut que les deux superpuissance nucléaires pratiquent un désarmement mutuel, suivi par les six autres puissances nucléaires. De son côté, le Conseil de sécurité doit s’assurer qu’aucun autre pays n’acquiert ces armes. Pour Mohamed ElBaradei, directeur de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), une feuille de route pour le désarmement nucléaire pourrait être établie. Le temps n’est pas de notre côté.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Still on Catastrophe’s Edge », par Robert McNamara, Los Angeles Times, 26 avril 2004.