La décision de retirer nos troupes d’Irak, si elle est légitime, n’en est pas moins irresponsable car elle accroît les risques pour l’Espagne et détériore nos relations étrangères. C’est un manque de solidarité avec le peuple irakien et cela offre un aperçu de ce qu’on reçut ceux qui ont attaqué l’Espagne le 11 mars. Beaucoup d’Espagnols sont préoccupés par les conséquences pour notre sécurité et pour la défense de nos libertés face au terrorisme.
Ce retrait affaiblit notre défense et nos relations avec les démocraties les plus anciennes du monde et avec nos futurs partenaires de l’Union européenne. La décision du gouvernement socialiste est un coup porté à l’Espagne et au monde libre. Elle nous prive d’influence en Irak et n’a été prise que par opportunisme. Cette retraite était ce que souhaitaient les terroristes qui frappent les Irakiens en Irak et qui ont frappé les Espagnols à Madrid. Ce sont les mêmes, ils veulent la même chose et notre retrait les renforce. Le gouvernement a choisi le chemin de l’apaisement, un chemin que l’histoire a montré comme le pire des chemins possibles face à une menace.
Le gouvernement ne donne pas aux citoyens plus d’explication sur ce retrait que lors des élections. Nous n’avons cependant pas d’alternative à la lutte pour la stabilité en Irak et contre le terrorisme. Les Irakiens savent que la présence étrangère dans leur pays est indispensable et nous sommes en train de les priver d’une transition démocratique, nous qui en avons connu une, certes plus pacifique. José Luis Zapatero a, en outre, pris cette décision sans consultation du conseil des ministres et sans laisser à l’ONU une chance d’accroître au préalable son rôle. Le gouvernement Zapatero ne pourra pas se plaindre si nous manquons d’appuis internationaux parmi les démocraties. Je pense pour ma part que l’Espagne doit être plus solidaire avec les pays qui défendent le plus la liberté.

Source
ABC (Espagne)

« Desistimiento Irresponsable », par José-Maria Aznar, ABC, 26 avril 2004.