L’humoriste Terry Jones souligne dans le Guardian le niveau d’hypocrisie avec lequel on décrit la guerre en Irak. La presse utilise un vocabulaire partial : les GI’s sont les « forces de la Coalition », les Irakiens sont « les rebelles », les mercenaires sont des « sous-traitants civils ». On parle même de transfert de souveraineté et de cessez-le-feu, alors qu’il n’y a pas de souveraineté et pas de cessez-le-feu.
Patrick Seale analyse pour Gulf News le conflit qui oppose le département d’État à celui de la Défense par Brahimi et Chalabi interposés en Irak. Pour Powell, Lakhdar Brahimi offre une porte de sortie du bourbier irakien, pourvu qu’on le laisse agir sans toutefois lui laisser prendre trop d’importance. Pour les néo-conservateurs, Ahmed Chalabi est un fantoche stipendié par le Pentagone permettant de conserver la totalité des commandes en Irak.
Peter Singer, auteur de l’étude de référence sur la privatisation des armées, note dans le Los Angeles Times et le Guardian que des « sous-traitants civils » sont impliqués dans les maltraitances de prisonniers en Irak. Or, comme dans le cas du réseau de proxénétisme mis en place par des mercenaires de Dyncorp en ex-Yougoslavie, il n’existe aucune juridiction compétente en mesure de juger leurs crimes.

Le colonel Valery E. Yarynich, de l’Académie des sciences militaires russes, souligne dans le Washington Post que le terrorisme ultime, c’est la terreur nucléaire. De ce point de vue, les forces nucléaires états-uniennes et russes sont insuffisamment sécurisées. Pour en protéger l’usage, il faudrait des mesures de sécurité partagées entre les deux grands.

Le député socialiste français Jack Lang, et le maire démocrate de Rome, Walter Veltroni, s’interrogent dans Libération sur la signification de l’élargissement de l’Union européenne. L’Union doit entreprendre une politique dynamique dans le domaine de la recherche et de l’éducation pour se développer économiquement. Elle soit aussi offrir une alternative aux zones de libre-échange que les USA mettent en place dans le monde. Mais elle ne peut répondre à ces ambitions qu’avec un budget adapté, alors que ses moyens ne sont aujourd’hui que de 0,98 % des revenus cumulés des États membres.
L’Union européenne, qui se présente comme un exemple de démocratie, tolère en son sein un État qui a interdit un parti politique (Batanusa en Espagne), vient de prendre position implicitement dans le conflit greco-turc, et pourrait voir ressurgir la guerre en Irlande du Nord. Gerry Adam, président du Sinn Féin et député de Belfast, alerte les lecteurs du Guardian sur le pourrissement de la situation. Il observe que, si le Sinn Féin et l’IRA ont tenu leurs engagements, ni les unionistes, ni les gouvernements successifs ne l’ont fait. On se dirige donc vers une reprise des hostilités.

Enfin, à l’issu de la conférence de Berlin contre l’antisémitisme, Daniel Goldhagen, qui accéda à la célébrité en affirmant que les Allemands étaient tous directement ou indirectement impliqués dans la perpétration de la solution finale, stigmatise les Européens dans le Los Angeles Times. Selon lui, l’antisémitisme redevient un fléau en Europe et les gouvernements du vieux continent ne prennent pas les mesures adéquates.