Les photographies de soldats américains maltraitant en riant des prisonniers irakiens sont révoltantes. D’autant plus que les preuves de tortures de détenus par les États-Unis en Afghanistan, à Guantanamo et en Irak ne sont pas nouvelles. Les abus étaient prévisibles compte tenu des circonstances et de la réluctance de l’administration Bush à accepter la surveillance et à rendre des comptes.
Le problème est que la raison des incarcérations est l’interrogatoire, une pratique qui a toujours favorisé les abus, surtout quand ils ne sont pas surveillés par des groupes indépendants. Lorsque les premières accusations de tortures sont apparues, George W. Bush s’est contenté d’affirmer qu’il n’y en avait pas et que les accusations donnerait lieu à une enquête, mais il n’a pris aucune mesure et a continué à refuser aux organisations de défense des Droits de l’homme de superviser le traitement des prisonniers. Il a continué à ignorer la plupart des demandes. Les États-Unis nient également que les combattants fournis par des pays tiers se livrent à ces pratiques.
Un problème plus profond est la tentative de l’administration Bush d’échapper aux obligations des conventions de Genève en affirmant qu’elle s ne s’appliquent pas aux prisonniers d’Al Qaïda. Certains des centres d’internement sont mêmes interdits au CICR. Le président, le secrétaire à la défense et le directeur de la CIA doivent aujourd’hui faire ce qu’ils auraient dû faire il y a 18 mois : soumettre leurs centres de détention et leurs pratiques à un examen international.
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
« Stopping the Abuse of Detainees », par Leonard S. Rubenstein, Washington Post, 4 mai 2004.
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