Les responsables de la lutte contre le sida aux États-Unis, au Royaume-Uni et à l’ONU appellent dans Le Monde à une meilleure coordination internationale pour lutter contre la pandémie. Pour la première fois, ils affirment que le succès n’est plus un problème d’argent, les fonds nécessaires étant débloqués, mais d’organisation. Le flou avec lequel ils s’expriment vise à masquer le fond de leur argumentaire. Lors d’une récente conférence, ils ont soutenu qu’il ne servait à rien d’améliorer l’accès des États du tiers-monde aux médicaments dans la mesure où ils ne disposent pas des personnels médicaux indispensables à leur prescription. Le discours sur le sida est plus que jamais lié à la question des brevets pharmaceutiques.

Après le rejet du plan Sharon, Uzi Dayan et Dan Ben-David soulignent dans le Jerusalem Post que le statu quo ne peut durer : l’évolution démographique détruira rapidement le caractère juif de l’État d’Israël. Avec froideur, ils préconisent donc de déporter les Palestiniens vivant en Israël pour garantir un État ethniquement majoritaire.
Meron Benvenisti revient, quant à lui, dans Ha’aretz sur la comparaison qui a été faite entre les colons israéliens et le Golem de Prague : ils auraient été créés par Sharon et lui auraient échappé. En réalité, les revendications jusqu’au-boutistes de ce mouvement sont les mêmes depuis toujours. Ce qui est nouveau, c’est de faire rejeter par une minorité non représentative un plan qui était approuvé par la majorité des Israéliens. Mais les colons ont eu tort de manifester trop publiquement leur puissance, l’humiliation des chefs du Likoud ne pourra pas rester sans réponse.

Tom Lantos, représentant de Californie, dénonce dans l’International Herald Tribune la responsabilité du gouvernement de Khartoum dans la guerre du Darfour et la passivité de la communauté internationale. Le sujet est assez documenté pour ne pas avoir besoin de recourir à des arguments fallacieux. Pourtant, M. Lantos évacue les mobiles économiques du conflit (qui renvoient à la fois aux ambitions des protagonistes et à des interventions extérieures) pour mettre en avant l’imputation erronée selon laquelle la guerre aurait une origine religieuse : les musulmans voudraient imposer la charia aux chrétiens et aux animistes. Or, l’on sait que ce débat est postérieur au déclenchement du conflit.

Les cartes sont en cours de redistribution en Irak. Ainsi, Shlomo Avineri plaide dans le Jerusalem Post pour la convocation d’un référendum sur l’avenir du Kurdistan. Au-delà des arguments énoncés, déjà connus, cette prise de position manifeste le divorce israélo-turc dans la mesure où l’indépendance du Kurdistan est la hantise d’Ankara.
James Dobbins de la Rand Corporation explique aux lecteurs du Washington Post qu’il est temps de négocier avec l’Iran. Il les informe de ce que Washington et Téhéran collaborent déjà depuis deux ans, notamment en Afghanistan. Si tout cela est parfaitement connu des analystes, c’est encore ignoré du public états-unien, d’autant que celui-ci est abreuvé de commentaires des groupes néo-conservateurs ou sionistes. Toutefois, M. Dobbins avance avec précaution. Il s’abstient donc d’évoquer la collaboration actuelle de Washington et de Téhéran en Irak et se contente de la présenter comme souhaitable dans le futur.