L’ancien diplomate John Bradly Kiesling présente avec un rare cynisme une stratégie de sortie du conflit. Il souligne que le but de guerre est de placer un gouvernement ami à Bagdad, si possible démocratique, à défaut une dictature fantoche. Aussi, le mieux serait-il de mettre en scène une fausse déroute militaire pour installer un faux héros de la résistance au pouvoir. On pense irrésistiblement au major général Jassim Mohammed Saleh al-Dulaimi et à Mohammed Latif.
Aux États-Unis, où la constitution ne reconnaît pas la souveraineté populaire, la classe dirigeante substitue des positions morales intransigeantes aux débats politiques contradictoires.
Maître Kenneth Star, qui défend Sandy Banning devant la Cour suprême, plaide dans le Los Angeles Times pour le maintien de la référence « Under God » dans le serment d’allégeance récité chaque jour par les écoliers et fonctionnaires états-uniens. Selon lui, cette référence religieuse reflète les valeurs propres des États-Unis. Bien sûr, on doit ne doit pas l’imposer aux non-croyants, qui doivent être libres de ne pas la réciter s’ils ne partagent pas « les valeurs de l’Amérique ». Ainsi, après avoir tenté de contraindre à Bill Clinton à la démission en étalant sa vie sexuelle, l’avocat puritain veut aujourd’hui contraindre les États-uniens non-croyants à démissionner de leur citoyenneté.
L’ancien speaker de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, condamne dans le Wall Street Journal les exactions en Irak, mais refuse que des Arabes donnent des leçons aux États-Unis. Outre les préjugés racistes qu’ils expriment, ces propos montrent que la préoccupation de la classe dirigeante washingtonnienne n’est aucunement ce que peuvent endurer les Irakiens, mais l’image narcissique que les Etats-Unis peuvent avoir d’eux-mêmes.
Désabusé, l’historien Tony Judt observe dans The Independent le culte de la repentance que célèbrent les politiciens états-uniens et qu’ils ont érigé en modèle dans le monde. Or, la contrition est un sentiment personnel qui relève de la morale individuelle, pas un acte politique. Mademoiselle Rice et Monsieur Blair se confondent d’autant plus en excuses et en remords qu’ils accaparent ainsi l’attention des médias et évacuent toute discussion politique de leurs décisions.
À Washington, on veut toujours modeler le monde à son image.
Le sénateur George Allen se fait le défenseur du Dr Que, en instance de jugement au Vietnam. Tout en admettant dans le Washington Times que le Dr Que fut un agent du « monde libre » au Vietnam avant la chute de Saïgon, il récuse les accusations d’espionnage émises contre lui et dénonce une répression politique. Il patronne donc des manifestations pour sa libération qui se tiendront devant de nombreuses ambassades, le 11 mai, qui a été proclamé « Jour de la liberté au Vietnam »… par le Congrès des États-Unis.
Le professeur Ashraf Ghani, devenu ministre des Finances d’Afghanistan par la grâce de Condoleezza Rice qui l’avait connu à la John Hopkins University lorsqu’elle en était la rectrice, décrit l’avenir radieux de son pays libéré dans l’International Herald Tribune. Il pourrait devenir un centre d’échanges commerciaux et entraîner la croissance et la prospérité dans la région. Enfin, si la communauté internationale verse les 8,2 milliards de dollars promis pour la reconstruction.
Enfin, l’ancien diplomate John Bradly Kiesling, qui démissionna du département d’État pour protester contre l’invasion de l’Irak, présente avec un rare cynisme une stratégie de sortie du conflit. Il souligne dans le Washington Post que le but de guerre est de placer un gouvernement ami à Bagdad, si possible démocratique, à défaut une dictature fantoche. Aussi, le mieux serait-il de mettre en scène une fausse déroute militaire pour installer un faux héros de la résistance au pouvoir. On pense irrésistiblement au major général Jassim Mohammed Saleh al-Dulaimi et à Mohammed Latif.
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