Les policiers militaires de la prison d’Abu Grahib avaient-ils reçu des ordres pour humilier et torturer les détenus irakiens, et si oui, qui les leur a donné ? En essayant de trouver des réponses à ces questions lors d’auditions au Congrès, les sénateurs ont entendu évoquer le rôle du lieutenant général William Boykin. Ils souhaitent donc l’interroger. Mais le Pentagone s’y oppose. Il craint que le général Boykin, plus habitué à crapahuter qu’à disserter au Capitole, ne se livre à de nouvelles déclarations sur la supériorité du Dieu des chrétiens et sur le diabolisme de l’islam.
La prise de conscience des sénateurs et de la presse états-unienne est tardive : dans notre édition du 3 mai, nous avions indiqué que les tortures en Irak n’étaient pas des bavures isolées, mais l’application à grande échelle de méthodes de contre-insurrection sous le commandement du général Boykin.
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