Le nouveau gouvernement espagnol a cédé devant la menace terroriste et a retiré ses troupes d’Irak, suivi par le Honduras et la République dominicaine. Ce ne sont probablement pas les derniers États à prendre cette décision et chaque fois qu’un pays se retire, il donne l’impression que la Coalition des volontaires en Irak est faible et que plus les terroristes commettent de crimes, plus d’États partiront.
En tant que Prix Nobel de la paix, je déplore, comme beaucoup, l’usage de la force, mais parfois elle s’impose. C’est pour cela que j’avais soutenu l’attaque du Cambodge par le Vietnam pour chasser Pol Pot, l’attaque de la Tanzanie contre l’Ouganda pour chasser Idi Amin ou l’intervention française en Centrafrique pour renverser Bokassa. J’ai également soutenu l’intervention au Kosovo et en Afghanistan. Pourquoi l’Irak serait-il différent de ces interventions de ces pays ? Nous ne devons pas oublier les crimes de Saddam Hussein, un tyran qui a gazé son peuple et qui a menacé ses voisins. Sa chute offre la possibilité d’instaurer une démocratie. C’est pour cela que les extrémistes du monde musulman, qui souhaitent un retour à l’Age de pierre, se battent si férocement contre cette éventualité.
La situation en Irak n’est pas réjouissante, mais les sondages démontrent que les Irakiens estiment être mieux aujourd’hui qu’il y a un an. L’Irak expérimente la liberté pour la première fois de son histoire. Face aux loyalistes de Saddam Hussein et à Al Qaïda, les États-Unis doivent s’appuyer sur les chiites modérés et surtout sur l’ayatollah Sistani. Il faut également rétablir le prestige états-unien en sévissant contre le petit nombre de soldats qui a commis des abus sur les prisonniers irakiens. Nous devons également déployer une force de l’ONU dans le pays même si les États-Unis conserveront un rôle moteur.
« Sometimes, a War Saves People », par Jose Ramos-Horta, Wall Street Journal, 13 mai 2004.
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