L’annonce officielle de l’indépendance du Monténégro représente la fin de ce qui est appelé, jadis, l’Union yougoslave. Elle place l’Europe dans une situation délicate pas seulement dans les Balkans, mais dans tout son projet d’intégration, puisque Bruxelles a affiché, depuis longtemps, son refus de permettre la naissance de nouveaux petits États dans la région.
La France, l’Espagne et la Belgique envisagent le même problème successivement en Corse, en Catalogne ou en Flandres. C’est un phénomène qui touche aussi maintes régions du Caucase et qui met l’OTAN et l’Union européenne devant une équation très compliquée à résoudre.
Nous ne pouvons pas encore évaluer l’influence de l’indépendance monténégrine sur les négociations entre les 25, la Serbie et le Monténégro à propos du pacte de stabilité et de coopération, qui est le premier pas pour rejoindre l’Union européenne.
La nouvelle situation risque d’influencer gravement les relations entre la Serbie et l’Union européenne. Surtout que certains leaders de Monténégro se sont déjà attaqués à Javier Solana en l’accusant de vouloir truquer les résultats du référendum du 4 juin.
La république Serbe reste le seul héritier légal de l’ancienne entité yougoslave. Pourtant, la crainte européenne de l’indépendance du Monténégro est due en premier lieu aux retombées d’un tel événement au Kosovo, où la population désire appliquer l’exemple monténégrin.
L’indépendance de Monténégro peut être conçue comme un coup dur au rapprochement serbo-européen, et comme un soutien aux nationalistes serbes à Belgrade qui sont sous la pression durable des atlantistes.

Source
Alarabonline.org

« وفاة يوغسلافيا في الجبل الأسود », par Ali Ouhida, Alarabonline , 24 mai 2006.